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[Covid-19] Des leviers disponibles pour moduler la production laitière

Publié le par Benoît Rubin (Institut de l'Elevage), Pierre-Emmanuel Belot
Traite Bovin lait
La crise sanitaire (COVID 19) impacte la filière laitière, comme l'ensemble des filières agricoles. Des entreprises de transformation doivent gérer des bouleversements de marché et résoudre des problèmes d’organisation (gestion des stocks, absentéisme des chauffeurs et des employés , chaîne de transport, disponibilité des emballages…). Ces problèmes de débouchés sont spécifiques au type d’entreprise et, par effet d’ajustements, impactent l’amont de la filière, qui a déjà ses propres difficultés à gérer. Les conséquences pour les élevages dépendent et dépendront de ces spécificités. Aussi, des mesures communautaires (en particulier activation de l’art. 222 de l’OCM unique), gouvernementales et interprofessionnelles pourraient être décidées pour aider les éleveurs et la filière dans cette situation très particulière (régulation des volumes, aides à la perte de résultat d’exploitation…). C’est dans ce contexte que les questions relatives à la gestion des volumes de lait livré par exploitation sont posées.

Assurer la pérennité des exploitations

Dans les exploitations laitières, la crise sanitaire peut aussi générer des difficultés (ressource en main-d’œuvre, disponibilité des approvisionnements et des services, maintenance des équipements…). À cette conjoncture sanitaire, s’ajoute pour certaines régions françaises, le manque de fourrage lié à la sécheresse de 2019. Cette crise pourrait venir dégrader des trésoreries déjà fortement négatives dans certaines exploitations. Les mesures d’adaptation des volumes doivent donc être prises pour permettre de passer le cap, gérer la sortie de crise sans remettre en cause la pérennité de l’exploitation et son potentiel de production ou de développement.

Concernant la modulation des volumes de lait, des leviers existent. Ils passent par :

Les effets de ces leviers sont fonction de la conduite du troupeau (répartition des vêlages sur l’année…) et du système d’alimentation (part du pâturage dans la ration au printemps…). Ces leviers sont récapitulés dans le tableau joint, élaboré par le Cniel, avec l’appui de l’Institut de l’Elevage.

La pertinence économique de ces leviers est à calculer en fonction du prix du lait, des éventuelles indemnités et des économies potentielles de charges Il faut aussi intégrer l’esprit de responsabilité et de solidarité. 

Des leviers réversibles

Le contexte sanitaire est instable et nous pourrons assister à des retournements de conjoncture. Un excès de volume aujourd’hui peut se transformer en manque dans quelques semaines. Les leviers à activer  pour gérer la crise doivent être en priorité ceux qui sont réversibles.

La situation de crise sans précédent aura des conséquences sur les entreprises de nombreux secteurs d’activité. Il faut gérer la situation  tout en assurant la pérennité des outils. Des mesures européennes et nationales d’accompagnement (régulation, aide…) seront vraisemblablement mises en place. En outre, les problématiques des filières laitières et des exploitations sont spécifiques (débouchés, logistique…). Le pilotage des exploitations, déjà très complexe,  doit intégrer ces particularités et cette instabilité.


 

 

 

  

   

 

 

Vous pouvez trouver le tableau dans son intégralité dans le fichier PDF joint à l'article.

 

Pour plus d'informations contactez : Pierre-Emmanuel Belot et Benoît Rubin

 

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