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Diminuer les concentrés distribués

Un levier rapide, efficace et réversible

Publié le par Benoit Rouillé (Institut de l'Elevage), Julien Jurquet (Institut de l'Elevage), Valérie Brocard (Institut de l'Elevage)
Alimentation - Abreuvement Bovin lait
En cette période de démarrage du pâturage, la production laitière augmente. En face de cela, avec le contexte actuel lié au COVID, la consommation n’est pas au rendez-vous. Il y a un risque d’engorgement de la filière. Aussi, il est prudent et responsable d’envisager un ralentissement de la production dans les semaines à venir.

Pour limiter l'impact sur un futur redémarrage de la production laitière, il convient de respecter l'ordre logique des leviers disponibles : 

  1. Réduire le concentré de production (-0,8 litre de lait vendu par kg de concentré de production économisé)
  2. Ajuster les fourrages complémentaires à l'herbe pâturable disponible, ce qui permet de réduire le correcteur azoté. On peut le supprimer dès qu'on atteint une 1/2 ration de pâturage. 
  3. Seulement ensuite, envisager la monotraite si le pâturage est dominant.

 

Réduire les quantités de concentrés est une solution efficace pour ralentir la production

Cela a aussi le mérite d’être facilement réversible, pour reprendre rapidement une production normale. La diminution de l’apport de concentrés a aussi l’avantage de faire baisser la pression logistique sur les usines d’alimentations du bétail, qui sont elles aussi en tension.

 

Cependant, l’effet d’une diminution des apports de concentrés sera plus ou moins important en fonction de la ration printanière. Mais dans tous les cas, il faut continuer à maintenir un apport de fourrages de qualité (pâturage et/ou fourrages conservés).

 

Il est possible de réduire fortement l’apport de concentrés de production distribué aux animaux.
En parallèle de ce levier, il est également envisageable de limiter l’apport d’une partie du correcteur azoté pour accentuer la baisse de production. Parallèlement à ces recommandations, la gestion des stocks fourragers reste primordiale.

 

S’adapter à la ration du moment

 

Ration du moment Baisse du concentré de production Baisse du correcteur azoté
Pâturage dominant

-0,8 à 1 kg lait/VL/jour

par kg de concentré brut/VL/jour

Levier non mobilisable car correcteur azoté non distribué
Pâturage + fourrages conservés

-0,5 à -0,8 kg lait/VL/jour

par kg de concentré brut/VL/jour

A partir d’une ration équilibrée :

-1,7 kg lait/VL/jour pour -1 kg de tourteau de soja

-5,0 kg lait/VL/jour pour -2 kg de tourteau de soja

* équivalence : 1 kg tourteau de soja pour 1,5 kg tourteau de colza
 

Ration 100 % fourrages conservés

-0,5 kg lait/VL/jour

par kg de concentré brut/VL/jour

Source : Idele, 2020

 

Afin d’évaluer l’impact économique, il est nécessaire de réaliser un budget partiel, avec d’un côté les bénéfices (économie de concentrés, accroissement du taux butyreux) et de l’autre les pertes (réduction de la production laitière, baisse du taux protéique).

Tous les détails du calcul sont récapitulés dans les fiches FlexiSécurité jointes.

 

Avec les conditions pluvieuses des derniers mois, l’herbe s’est accumulée dans les prairies. Quand la portance le permet, le pâturage est à privilégier pour réaliser des économies complémentaires à celles sur les concentrés. Les règles de gestion normales (pâturage ras) doivent persister. Les repousses de demain se gèrent aujourd’hui pour garantir un pâturage de qualité une fois la crise terminée !

 

 

Pour en savoir plus, consulter l'ensemble des fiches leviers issues du programme Casdar "Flexi-sécurité"

 

 

 

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