Indicateurs de variabilité génétique - races bovines - Edition 2016
Gestion de la pénurie en laitier, utilisation du capital en allaitant
Dans cet article sont regroupés les indicateurs de variabilité génétique de 9 races bovines laitières, 9 races bovines allaitantes et 4 races bovines à petits effectifs. Un guide de compréhension des indicateurs est disponible ici.
Cette actualisation annuelle des indicateurs de variabilité génétique permet de déceler d'intéressantes tendances de fond.
Gestion prudente en bovins laitiers - Quelques remaniements de lignées
![]() | En bovins laitiers, éleveurs et responsables raciaux ont conscience de l'étroitesse de leur base génétique et gèrent la pénurie en conséquence. Le premier paramètre qui est maitrisé est celui de l'accroissement de la consanguinité dont la pente s'estompe ces dernières années. Cela est illustré par la taille efficace des races qui se maintient voire augmente légèrement. |
Taille efficace
Race | 2014 | 2015 |
---|---|---|
Abondance | 51 | 51 |
Brune | 90 | 93 |
Jersiaise | 107 | 106 |
Montbéliarde | 73 | 75 |
Normande | 84 | 84 |
Pie Rouge | 153 | 155 |
Prim'Holstein | 96 | 96 |
Simmental | 141 | 139 |
Tarentaise | 64 | 65 |
Pour les trois races nationales (Montbéliarde, Normande, Prim'Holstein), la mise en place de la sélection génomique et l'arrivée concomitante de plusieurs classes d'âge de taureaux est probablement le premier facteur d'explication de cette amélioration. Mais il faut rester vigilant: on note une augmentation assez forte de la consanguinité entre les animaux nés en 2014 et ceux nés en 2015.
Qui dit indicateurs constants ne veut pas dire que le poids des différentes lignées n'évolue pas. On remarque un léger remaniement dans toutes les races avec beaucoup d'échanges internationaux. C'est logiquement dans les races où le pilotage des orientations se fait le plus à l'étranger que des changements sont les plus forts entre 2015 et 2016 (Simmental et Brune).
En Pie Rouge, l'introgression croissante de gènes Holstein est visible: sur les 3 ancêtres majeurs de la race, 2 sont les mêmes qu'en Prim Holstein (Elevation et Chief). Quant au troisième ancêtre majeur de la Holstein, Bell, il apparait pour la première fois dans la liste des 10 ancêtres majeurs de la Pie Rouge.
Enfin en Prim'Holstein, on note la disparition de Cleitus dans la liste des 10 ancêtres majeurs - il est remplacé par Bellwood. Pour les races d'origine françaises, pas de changement, en dehors d'une interversion des rangs en Montbéliarde où Gardian devance maintenant Lisette.
Bovins allaitants: priorité à la sélection
Toutes les races allaitantes voient une petite dégradation de leurs indicateurs, sauf en Rouge des Près pour qui la plupart des indicateurs sont stables. Le nombre d'ancêtres efficaces (cf. tableau) est l'indicateur le plus affecté. Cela signifie que les reproducteurs les plus performants sont utilisés préférentiellement pour la reproduction, entrainant un effet de goulet d'étranglement. | |
Mais cette pression est pour le moment encore limitée car elle n'impacte pas trop l'évolution de la consanguinité, comme le montrent les tailles efficaces des races qui, certes, diminuent en moyenne, mais dans des proportions moindres. On rappelle pour finir que, globalement, les bovins allaitants présentent les meilleurs indicateurs de variabilité génétique en ruminants, toutes filières confondues. |
Evolution du nombre d'ancêtres efficaces
Race | Période 2011/2014 | Période 2012/2015 |
---|---|---|
Aubrac | 109 | 108 |
Blanc Bleu | 68 | 65 |
Blonde d'Aquitaine | 72 | 70 |
Charolaise | 180 | 175 |
Gasconne | 96 | 89 |
Limousine | 152 | 149 |
Parthenaise | 81 | 81 |
Rouge des Près | 73 | 73 |
Salers | 114 | 112 |
Situation stable pour les races à petits effectifs
Pour les 4 races à petits effectifs (Bazadaise, Bleue du Nord, Rouge Flamande, Vosgienne), les indicateurs suivent les tendances de leur groupe d'appartenance: légère diminution en Bazadaise (race allaitante), maintien voire amélioration pour les 3 races laitières.
A noter qu'à partir de 2016, la Vosgienne met en place la sélection génomique, et on peut espérer des progrès notables dans la gestion de sa variabilité génétique. Néanmoins la répercussion visible sur les indicateurs ne devrait pas être visible avant quelques années.