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L'élevage de ruminants et la qualité de l'air

Publié le par Juliette Ferial (Institut de l'Elevage), Xavier Vergé (Institut de l'Elevage), Benoit Rouillé (Institut de l'Elevage)
Gestion des effluents Bâtiment
Les phénomènes naturels comme les éruptions volcaniques, les embruns marins ou les brumes de sable, ainsi que tous les secteurs d’activités humaines tels que les transports, l’industrie, le chauffage résidentiel ou l’agriculture, rejettent des gaz et particules directement dans l’atmosphère contribuant à la pollution de l’air. Dans le secteur de l’agriculture, l’élevage intervient dans la qualité de l’air principalement via ses déjections. Le principal gaz émis par le secteur agricole est l’ammoniac (NH3). Les réglementations européennes et nationales liées à la qualité de l’air visent une réduction des émissions de NH3 de 13 % à horizon 2030, par rapport à 2005. En 2019, une diminution de 4 % a été réalisée. Des réductions supplémentaires sont nécessaires pour atteindre l’objectif 2030. En France, la réduction des émissions de NH3 liées à l’élevage passe principalement par une meilleure gestion de la valorisation de l’azote contenue dans les effluents d’élevage, les fertilisants et l’alimentation animale.

Après avoir décrit l’origine des émissions de l’ammoniac en élevage, cette fiche décrit les principaux leviers d’action pour réduire ces dernières, qui ont lieu tout au long du parcours de l’azote dans les systèmes d’élevage.

  • L‘alimentation, voie d’entrée de l’azote dans le système de l’élevage, est le premier poste permettant de réduire les émissions d’ammoniac. Réduire la concentration azotée des rations des animaux permet de diminuer les émissions d’ammoniac par réduction des teneurs en azote dans les effluents.
  • La bonne gestion des effluents lorsque les animaux sont au bâtiment est une étape clé pour limiter les pertes azotées et ainsi préserver la qualité de l’air, avec pour objectif essentiel de limiter le temps de présence des effluents en bâtiment.
  •  Pour limiter au maximum les pertes azotées lors du stockage des effluents, il existe des solutions progressivement adoptées par les éleveurs telles que la couverture physique ou croûte sur les fosses à lisier.
  • A l’épandage, des leviers existent pour réduire la volatilisation de l’ammoniac en privilégiant notamment les équipements qui permettent un enfouissement direct et rapide.
  • Au pâturage, les émissions gazeuses sont limitées car les prairies utilisent directement l’azote des déjections et la phase de stockage est évitée.
  • De plus, la capacité des légumineuses à fixer l’azote atmosphérique permet d’atténuer les émissions d’ammoniac car elles ne nécessitent pas d’apport azoté et en restituent pour la culture suivante. Les introduire dans les systèmes culturaux est un levier important de réduction des émissions et l’élevage de ruminant en est le principal contributeur grâce à ses prairies et à la production de luzerne.

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