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Mercredi 8 avril Nous voudrions revenir, pour demain, au monde d’hier.

Publié le par Joël Merceron (Institut de l'Elevage)
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Nous avons tous besoin de parler du monde d’après. Nous voudrions tous oublier cet épisode cauchemardesque. Nous rêvons de réintégrer notre monde d’avant. Il nous tarde de sortir de ce confinement et de reprendre nos habitudes passées.

Aujourd’hui, nous voudrions revenir, pour demain, au monde d’hier.

Pourtant les fins d’années 2018 et 2019 n’étaient que manifestations et revendications.

 

Nous nous posons tous la question « Comment sera l’après Covid? ». Bien malin celui qui prétendrait y répondre. Un avis général prédit un monde différent comme le fameux adage « après la pluie, le beau temps » et inversement d’ailleurs !

 

Comme il est prématuré d’affirmer quoi que ce soit, posons-nous quelques questions:

 

Hier, Air France a assuré 18 vols commerciaux contre 2000 par jour auparavant. C’est une activité réduite à 1% de la période « normale ». Orly est fermé, les avions sont alignés sur les parkings. Quand reviendrons-nous à un trafic de 100% ? Dans un an, deux ans, trois ans… ?  Pouvons-nous croire, raisonnablement, les prévisions passées qui annonçaient un doublement du trafic en 15 ans, ce qui signifierait passer à 200% ?

Ceci m’amène une réflexion personnelle : « Sans être d’accord avec les moyens de lutte, j’étais contre le principe de Notre Dame des Landes. Mes convictions étaient à la fois la préservation de terres agricoles et l’intuition que la planète ne pouvait pas supporter cette croissance exponentielle du trafic aérien » ; aujourd’hui, chacun peut mettre en parallèle les deux images : un chantier de génie civil sur 1650 ha au lieu d’une nature printanière et agricole…

 

On pourrait multiplier les exemples de secteurs sinistrés comme le transport aérien. La récession pourrait bien être une baisse à deux chiffres en 2020.

La mondialisation et l’interdépendance internationale de toutes les filières de production sont les plus questionnées. Pourrons-nous continuer, pour gagner quelques euros, à transporter toutes ces marchandises et ces produits à travers le monde ? Les échanges internationaux vont baisser avec des relocalisations pour différentes raisons.

 

L’alimentation étant indispensable, l’agriculture et l’agroalimentaire pourraient être des secteurs relativement épargnés. L’urgence est de traverser ce moment extraordinaire avec des recompositions de consommations et des désorganisations logistiques des filières.  A terme, on pourrait rêver d’une plus grande part du budget des ménages allouée à l’alimentaire.

 

Enfin, pour notre entreprise, les questions dépassent les réponses et encore plus les certitudes. Il est trop tôt pour faire des scénarii et évoquer la gestion du déconfinement. Pour nous, comme pour le reste du monde, demain sera différent. Quels types de recherche ? Quelles études ? Quels moyens ? Quelles organisations ? J’ai des convictions cependant. Cette période de télétravail va entraîner des aménagements. Les réunions physiques seront moins nombreuses et les déplacements moins fréquents.

 

Nous pouvons être relativement optimistes car notre action au quotidien « au service de… » va dans ce sens. C’est la pertinence de notre action qui fera notre pérennité.

 

En toute responsabilité.