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Mercredi 1er avril Sans marché, il n’y a pas de prix.

Publié le par Joël Merceron (Institut de l'Elevage)
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Nous sommes le 1er avril et ce que nous vivons n’est pas un mauvais poisson d’avril. Chacun trouve les mots qui lui convienent pour qualifier ce moment inédit. Celui de crise est le plus fréquemment utilisé et on essaie de faire référence à ce que nous avons pu connaître de mémoire d’Homme. Pour autant, le mot crise a été tellement banalisé qu’il n’est pas suffisant pour qualifier la situation exceptionnelle que vit le monde entier. Au sens étymologique, celui de pandémie symbolise mieux le contexte ; pour mémoire, le préfixe « pan » signifie tout entier et le radical fait référence à « demos », le peuple.

Dans le flux d’informations d’hier, j’en retiens deux :

 

  • Aux Etats-Unis, le nombre de morts a dépassé celui du 11 septembre et le pic d’épidémie est attendu pour la mi-avril. Même pour « une grande puissance », la nature de la pandémie pourrait transformer la vague en tsunami… 
  • Le prix du baril de pétrole frôle les 20 dollars et certains économistes évoquent la possibilité de prix négatifs ! Preuve en est que sans marché, il n’y a pas de prix ! Seuls le comportement des acteurs et leur solidarité peuvent enrayer cette machine infernale. 

 

Que sommes-nous et que pouvons-nous faire, face à ce gigantisme des problématiques ?

 

Dans les deux exemples ci-dessus, nous ne pouvons que nous référer au plus haut niveau, c’est-à-dire aux états et à leur nécessaire concertation.

Il y aura un après mais on ne sait ni quand, ni comment.

On raisonne tous sur la sortie du confinement en espérant que nous aurons vécu une parenthèse.  Pour vivre, il nous faut un horizon, des projets, un planning.

Nous avons besoin d’un horizon même si on sait pertinemment qu’il bouge en avançant.

 

Au niveau de l’Elevage, c’est la même chose mais avec une responsabilité de certains acteurs économiques qui relève de l’individualisme. C’est pourtant collectivement que nous traverserons mieux la situation. Notre responsabilité est d’éclairer cet horizon et de décrire avec humilité ce que pourrait être le lendemain. Dans bien des cas, notre responsabilité sera de participer au choix entre deux réponses pour prendre la moins mauvaise.

Pour Idele, il s’agit aussi de maintenir notre organisme en pleine forme, par l’action et le mouvement,  pour être au mieux, après.  Aujourd’hui et sans attendre de commande, nous avons mis en ligne sur le web un dossier complet sur le ralentissement de la production laitière. Avec  OKéleveur et l’appui de la presse, nous allons faire en sorte que ces informations servent le plus grand nombre.

 

Je vous sais toutes et tous mobilisés, avec une forte dynamique et une soif d’agir. C’est le meilleur des remèdes.

Quel que soit notre rang, nous avons tous besoin des uns et des autres pour vaincre cette pandémie et ses conséquences.