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Mardi 31 mars : Ce qui aujourd’hui nous inquiète est la santé de la chaîne agro-alimentaire.

Publié le par Joël Merceron (Institut de l'Elevage)
Autre filière Bovin lait Bovin viande Equin Caprin Ovin lait Ovin viande Veau de boucherie
A propos du Covid-19, le bilan est aujourd’hui neutre chez Idele. Nous déplorons un nouvel arrêt de travail mais également la première guérison après 14 jours de repos et de soins à la maison.

Ce qui aujourd’hui nous inquiète est la santé de la chaîne agro-alimentaire.

Tout d’abord, il ne faut pas confondre celle-ci avec la chaîne alimentaire qui est plus trivialement : l’herbivore consomme les végétaux, le carnivore mange l’herbivore et enfin, le prédateur dévore la proie.

La chaîne agroalimentaire est, elle, une succession de métiers totalement différents et fortement interdépendants.

Par exemple, la pénurie d’œufs en supermarché ne provient pas des poules. Elles continuent de pondre un œuf par jour ! Par contre, la chaîne logistique fait défaut ; il manque notamment d’alvéoles en carton pour le transport. Chacun sait que la force d’une chaîne, c’est la capacité de résistance du maillon le plus faible.

C’est bien cela le problème. Pour avoir en permanence des rayons approvisionnés, nous avons besoin de nombreux métiers de l’ombre. C’est la fameuse seconde ligne qu’il faut soutenir pour qu’elle maintienne son activité quotidienne indispensable.

 

Les agriculteurs sont eux-mêmes un maillon de cette chaîne. Il faut que les approvisionnements (aliment du bétail, semences…) arrivent dans les fermes et surtout que les débouchés persistent. Un éleveur laitier ne peut rien si le chauffeur de la laiterie ne vient pas collecter sa production tous les 2 ou 3 jours !

 

Personne ne travaille seul, toute la chaîne agro-alimentaire dépend de son maillon amont et de son maillon aval. Sa solidité dépend de la solidarité des différents maillons.

 

Pour proposer les meilleures mesures adaptatives en élevage, les équipes Idele étudient l’impact sur ces différentes phases du process de production.

 

Nous recherchons également une évaluation précise de la consommation. Elle se recompose de manière radicale avec le confinement généralisé. Nous n’achetons pas les mêmes produits pour déjeuner à la maison que ce que nous mangions avant, à la cantine ou au restaurant d’entreprise. Un autre problème à éclairer, c’est l’effet « yoyo » de la consommation au gré des annonces et des rumeurs.

Pour les filières de ruminants, les problématiques sont variées mais en gros, la demande faiblit alors que le printemps est normalement une période de fortes productions. Nous avons proposé des méthodes de ralentissement transitoire de la production pour ne pas engorger les marchés avec les risques induits sur les prix à la production.

 

Nous vivons une période complexe. C’est dans l’action, ensemble et solidairement, que nous en sortirons.

 

Achetez des produits frais, c’est bon pour la santé !