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2016 : l'année économique caprine. Perspectives 2017 (477 - mars 2017)

2016, une situation favorable... 2017, une nécessaire relance des installations

Publié le par Groupe Economie du Bétail GEB (Institut de l'Elevage)
Marchés Lait et viande Caprin
Les indicateurs économiques de la filière caprine sont au vert depuis 2014 et la situation des éleveurs de chèvre s’est de nouveau améliorée en 2016. La production a cependant connu une progression modérée malgré la demande croissante des transformateurs… qui ont ainsi dû faire appel aux importations. Le développement de la production française nécessite ainsi la réactivation des installations de jeunes éleveurs dès 2017.

Redonner durablement de la confiance et relancer les installations constituent les enjeux majeurs pour garder et pérenniser une production de lait de chèvre en France.

Cette phrase, qui concluait notre dossier annuel caprin 2015, semble plus que jamais d’actualité.

La production de lait de chèvre s’est enfin orientée à la hausse en 2016. Elle a d’abord bénéficié de conditions climatiques favorables en tout début d’année et de stocks fourragers, constitués en 2015, de qualité, qui ont boosté les rendements laitiers. Mais la reprise a été de courte durée : les livraisons de lait de chèvre se sont en effet repliées au 2nd semestre, pénalisées par la dégradation des conditions de production d’une part, mais aussi par la démographie des éleveurs.

Le nombre d’exploitations poursuit son repli face à des installations encore trop timides, et les agrandissements ne compensent pas, entraînant la baisse du cheptel caprin.

Pourtant, la situation économique des éleveurs s’est très nettement améliorée depuis 3 ans, avec un prix du lait record et un nouveau repli des charges. Mais la morosité du secteur agricole dans son ensemble semble freiner les vocations. Certaines entreprises laitières ont ainsi annoncé financer des plans d’installation ambitieux qui pourraient enfin inverser cette tendance à moyen-terme.

 

Du côté de l’aval, les transformateurs ont profité de la hausse de la collecte française, tout en régulant les importations afin de rester dans une situation de marché « tiré » par la demande. La quasi-intégralité des volumes supplémentaires ont ainsi été transformés, pour fournir un marché en croissance modérée mais régulière pour les fromages, et même très dynamique pour les laits conditionnés et l’ultra-frais. Les stocks de produits de report sont ainsi restés au plus bas, laissant une certaine souplesse aux opérateurs. Alors même que les tensions se sont ravivées en fin d’année sur l’approvisionnement en lait français, il parait évident que les transformateurs feront davantage appel aux importations en 2017. Le pilotage de la ressource laitière devra rester une priorité pour maintenir la bonne santé économique et améliorer l’attractivité de la filière caprine.