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2016 : l'année économique ovine. Perspectives 2017 (478 - avril 2017)

L'élevage ovin, facteur de résilience

Publié le par Groupe Economie du Bétail GEB (Institut de l'Elevage)
Marchés Lait et viande Coûts de production Ovin lait Ovin viande
Face à l’ensemble des aléas économiques et climatiques affectant les marchés des produits agricoles, la présence d’un atelier ovin apparaît aujourd’hui comme un facteur de résilience. Les estimations de revenus pour 2016 montrent ainsi que plus la part de l’atelier ovin est importante dans les systèmes, meilleurs sont les résultats économiques. Les signaux de marché demeurent toutefois préoccupants, notamment en ce qui concerne la consommation qui ne cesse de baisser. En 2016, ce recul a cependant été marqué par la chute des importations, alors que la production nationale progressait.

2016 a été sous le régime de la douche écossaise. Un printemps pourri, un été très sec dans toute la moitié Nord et en Nouvelle-Aquitaine, mais une arrière-saison plutôt correcte. Les prix des agneaux sont restés sous pression lors du premier semestre 2016. Heureusement, le 2e semestre a été meilleur. La consommation française de viande ovine a fortement reculé en 2016 (-3% en bilan), malgré des prix stables au détail. Mais cette chute de la consommation paraît surtout marquée par des importations en fort recul (-7%), quand la production nationale rebondissait de 3%.

 

La collecte laitière a été en forte hausse dans les 3 principaux bassins, de même que les prix du lait en Corse et dans les Pyrénées-Atlantiques. Dans le Rayon de Roquefort, les prix moyens ne sont pas encore connus, mais on peut s’attendre à ce que les évolutions soient disparates selon les exploitations avec la fin du système des Volumes Individuels de Référence.

Les évolutions de revenus estimées au sein des Réseaux d’élevage INOSYS ont donc été différentes selon les systèmes de production et les aléas climatiques subis. Une stabilité à bon niveau pour les systèmes herbagers ou pastoraux, mais une chute pour les systèmes plus intensifs, d’autant plus brutale que la part des cultures de vente dans la SAU s’élève. Pour les systèmes mixtes (avec cultures ou bovins viande), plus la part de l’atelier ovin est importante, meilleurs sont les résultats économiques. Les revenus des systèmes laitiers sont partout estimés en hausse. La présence d’un atelier ovin a donc été un facteur de résilience en 2016 par rapport aux aléas économiques et climatiques.

 

Pour 2017, nous envisageons une production nationale de viande ovine stable en France, et en légère hausse en UE, tout particulièrement outre-Manche. Les exportations océaniennes devraient être globalement en baisse. Les incertitudes restent importantes sur le taux de change, en particulier avec la livre sterling. Le bas prix des viandes importées continue à avoir un impact très négatif sur le marché français. Par ailleurs, une meilleure gestion de la sortie des agneaux Lacaune engraissés est envisagée pour la fin de l’année, avec des effets attendus début 2018. Côté aides PAC, l’effet de la réforme sur les revenus des élevages ovins est globalement positif, d’autant plus marqué quand les exploitations valorisent des surfaces pastorales. Finalement, face à l’ensemble des incertitudes qui affectent les marchés de produits agricoles, la présence d’un atelier ovin parait toujours un facteur de résilience, économique d’abord, mais aussi sur les plans agronomiques, de valorisation des espaces difficiles… Reste à en convaincre les responsables politiques et les futurs éleveurs !