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2016 : l'année économique viande bovine. Perspectives 2017 (475-janvier 2017)

COnjonctions de crises en 2016. Incertitudes géopolitiques en 2017

Publié le par Groupe Economie du Bétail GEB (Institut de l'Elevage), Baptiste Buczinski (Institut de l'Elevage), Jean-Marc Chaumet (CNIEL), Philippe Chotteau, Margaux Daniel, Hélène Fuchey (Institut de l'Elevage), Eva Groshens (Institut de l'Elevage), Germain Milet (Institut de l'Elevage), Caroline Monniot (Institut de l'Elevage), Christèle Pineau (Institut de l'Elevage), Benoît Rubin (Institut de l'Elevage), Gérard You (Institut de l'Elevage), Thierry Charroin (Institut de l'Elevage), Philippe Dimon, Laurence Echevarria (Institut de l'Elevage), Marion Kentzel (Institut de l'Elevage - Institut de l'Elevage), Pierre Mischler (Institut de l'Elevage), Patrick Sarzeaud (Institut de l'Elevage), Philippe Tresch (Institut de l'Elevage), Aurélie Parois (CRA Bretagne), Bertrand Galisson (C.A. Maine-et-Loire (49))
Marchés Lait et viande Bovin viande
2016 est une nouvelle année de crise pour les éleveurs de bovins : une hausse des volumes difficile à absorber, un marché turc qui s’est progressivement fermé aux broutards français, des prix bas pour toutes les catégories de bovins et pour les céréales, inondations puis sécheresses… Le panorama est morose et les revenus sont en baisse. Les réformes allaitantes ont fait leur retour sur le marché après plusieurs années de rétention. Elles devraient être encore nombreuses en 2017.

La crise laitière a plombé le marché des femelles tout au long de 2016 : les réformes laitières ont été au plus haut depuis 5 ans tandis que la consommation restait morose. Les prix des jeunes bovins laitiers ont subi la même dégradation que ceux des réformes tandis que ceux des races à viande continuaient à être sous pression.

 

Le climat a refait des siennes, au point où il devient difficile de se référer à une « année normale ». Cela se traduit par des stocks fourragers souvent médiocres, parfois insuffisants, et par des achats d’aliments supplémentaires. En outre, les polyculteurs-éleveurs ont pâti à la fois de rendements en grains médiocres et de prix au plus bas. Ce sont d’ailleurs eux qui subissent les plus fortes chutes de revenus, les précipitant dans le rouge.

 

Les revenus des naisseurs sont eux aussi en baisse de moitié par rapport à 2015. Numériquement, la campagne d’exportation de broutards est en hausse comme prévu… mais avec des prix en nette baisse, surtout pour les mâles les plus lourds. Les fournitures à la Turquie sont circonscrites à la seule zone indemne de FCO. Heureusement les demandes italiennes, espagnoles, et même algériennes et libanaises restent actives.

 

Les vœux pour 2017 sont évidemment ceux d’un retour à un marché plus équilibré, dans le sillage de l’amélioration des marchés des produits laitiers. Cependant, on anticipe une augmentation de la production française, notamment en réformes allaitantes. Au niveau européen, on s’attend également à des abattages en forte hausse en Irlande et aux Pays-Bas. La demande reste très incertaine : en France d’abord, où les débats sociétaux, apparus plus tardivement que dans le Nord de l’Europe, sont aujourd’hui très prégnants ; mais la tendance de la consommation en Allemagne, très dynamique, redonne de l’optimisme. Celle en Europe du Sud dépendra de l’amélioration de la situation économique. Le débat sur le Brexit va provoquer une réorientation des flux d’exports irlandais, vers le Continent et les pays tiers. Des marchés s’ouvrent au Proche-Orient, avec des espoirs pour du bétail vif notamment vers Israël.

À moyen terme, d’autres devraient s’ouvrir sur l’Asie du Sud-Est pour la viande et les abats.

 

Plus que jamais, il y a DES marchés pour la viande bovine et le maigre. Le rétablissement des prix est une nécessité pour redresser les comptes des exploitations, qui n’ont d’autres choix que de définir des stratégies pour résister à de multiples aléas et raisonner les marchés visés. Les incertitudes pour 2017 sont aussi et surtout géopolitiques : Brexit, changement de présidence aux Etats-Unis et stratégies commerciales (avenir du TAFTA…), position de l’Union Européenne... Le commerce redevient une arme politique, bien loin du «soft power».

Les chiffres concernant le coût de production ou le prix de revient contenus dans cette publication ne peuvent pas être considérés comme des indicateurs de référence pour la contractualisation calculés par IDELE dans le cadre prévu par la loi EGALIM 2. Pour en savoir plus consultez nos pages Indicateurs de référence pour la contractualisation.