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Australie : la filière viande rouge organisée pour la conquête des marchés ! (n°483 - novembre 2017)

Dossier Economie de l'Elevage

Publié le par Groupe Economie du Bétail GEB (Institut de l'Elevage)
Marchés Lait et viande Bovin viande Ovin viande
Acteur incontournable des marchés mondiaux ovins et bovins viande, l’Australie cherche aujourd’hui à sécuriser et développer ses marchés, notamment via la signature d’accords de libre-échange. Alors que des sécheresses cycliques affectent les systèmes allaitants extensifs australiens, le niveau des exportations reste toutefois tributaire de l’évolution des conditions climatiques dans le pays.

Depuis des décennies, l’Australie figure dans le trio de tête des principaux exportateurs mondiaux, en viandes bovine comme ovine. Le pays est cependant sous la menace de sécheresses de plus en plus fréquentes, qui dictent les cycles de production. L’élevage bovin et ovin viande valorise en effet presqu’exclusivement des pâturages extensifs, que ce soit dans les zones semi-arides du bush ou dans les collines herbagées du Sud du Pays.

 

Pour faire face à ces aléas climatiques plus nombreux, l’engraissement évolue radicalement : la finition au grain en feedlots concerne désormais 40 % des bovins, contre à peine 9 % il y a 25 ans. Le reste est encore fini au pâturage, en cycles plus longs et plus incertains.

 

Cette finition au grain permet de produire de la viande bovine plus persillée, correspondant bien à la demande en découpes nobles sur les marchés asiatiques tels que le Japon, la Corée du Sud et à présent la Chine. Les Australiens ont massivement investi depuis plus d’une décennie pour segmenter le marché Chinois, diffusant des guides de

découpes, formant bouchers et chefs cuisiniers, produisant des émissions de promotion tous azimuts. Aujourd’hui, le nec plus ultra du boeuf en Chine est australien, du wagyu (race japonaise, donnant une viande extrêmement « marbrée ») au grainfed de type Angus.

 

L’Interprofession australienne (MLA) a aussi investi pour freiner l’érosion de la consommation intérieure. En particulier en mettant en place une véritable garantie de qualité avec un système basé sur un très grand nombre de tests consommateurs (Meat Standard Australia). Les consommations de viande bovine (32 kg/habitant en 2017) et

ovine (près de 10 kg/habitant) sont ainsi toujours très élevées. Néanmoins, selon les années, le marché intérieur ne représente qu’un tiers environ du débouché des viandes bovine et ovine.

 

L’Australie est en outre un gros exportateur d’animaux finis, moutons adultes, broutards et bouvillons. Autour d’un million de bovins (entre 0,5 et 1,2 depuis 10 ans) et de 2 millions d’ovins sont ainsi exportés chaque année, principalement en Indonésie et au Viet Nam pour les premiers, vers le Golfe persique pour les seconds. Or les welfaristes australiens et certains pays clients remettent en cause ces flux, qui en régressant gonfleraient les disponibilités de viande. D’où la préoccupation du Gouvernement et des filières viandes de diversifier leur portefeuille de clients. Tout particulièrement vers l’UE : ils comptent beaucoup sur les négociations de libre-échange qui se sont

ouvertes en mai 2018 pour y augmenter leurs ventes sans droits de douane. Or, ils sont très compétitifs, à la fois sur les prix, avec des coûts de production bien moindres qu’en Europe, et sur la segmentation qualité !

Les chiffres concernant le coût de production ou le prix de revient contenus dans cette publication ne peuvent pas être considérés comme des indicateurs de référence pour la contractualisation calculés par IDELE dans le cadre prévu par la loi EGALIM 2. Pour en savoir plus consultez nos pages Indicateurs de référence pour la contractualisation.