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Marché mondial de la viande bovine - Année 2024 - Perspectives 2025

Publié le par Département économie IDELE - (Institut de l'Elevage)
Marchés Lait et viande Bovin viande
En 2024, le marché mondial de la viande bovine s’est détendu. Davantage de viandes sudaméricaines et australiennes étaient disponibles. Par ailleurs, la hausse de la demande marquait le pas dans certains pays d’Asie. En 2025, le marché se tend de nouveau : la production mondiale plafonne alors que la demande des pays émergents reste forte.

Le géant brésilien renforce sa position

En 2024, la forte hausse de la production brésilienne a permis au pays d’exporter massivement de la viande et des bovins vivants. Le Brésil était en effet en haut de cycle de cheptel et de production, tout comme l’Australie qui a confirmé son grand retour.

Au total, les ventes des dix premiers exportateurs mondiaux de viande bovine ont atteint 11,6 millions de tonnes équivalent carcasse, un niveau jamais atteint, plus d’un million de tonnes supplémentaires par rapport à 2023 (+11%). À lui seul, le Brésil a alimenté presque les deux tiers de la hausse (+710 000 téc) et l’Australie 29% (+330 000 téc). L’Argentine a également augmenté significativement ses exports (+90 000 téc) au détriment de sa consommation nationale, suite à l’arrivée de Milei au pouvoir et à la libéralisation des flux. Le Paraguay, qui exporte 75% de sa production, a produit plus et exporté plus (+30 000 téc). De son côté, l’Union européenne a augmenté ses expéditions vers les pays tiers (+50 000 téc), pour répondre notamment à la demande en Algérie et en Turquie.

Tous les grands importateurs n’ont pas été au rendez-vous pour valoriser ce surplus d’offre. Avec un marché atone et une production en hausse, la Chine et la Corée du Sud ont réduit leurs achats totaux de viande bovine (-50 000 téc et -20 000 téc respectivement). Le Vietnam (-20 000 téc) et l’Indonésie (-20 000) ont également importé moins de viande, misant davantage sur l’approvisionnement en vif. D’autres importateurs ont répondu présent, comme les USA (+340 000 téc), la Turquie (+90 000 téc), l’Algérie (+80 000), les Émirat arabes unis (+80 000), les Philippines (+70 000) ou le Japon (+70 000).

Les échanges en vif ont confirmé le dynamisme retrouvé en 2023, avec toujours plus de bovins brésiliens (+420 000 têtes) et australiens (+90 000). Sans surprise, les pays d’Asie et du Moyen-Orient étaient aux achats : Irak (+410 000 têtes), Indonésie (+140 000), Égypte (+50 000), Maroc (+40 000) et Vietnam (+30 000).

Les prix ont chuté en Amérique du Sud sous l’effet de la hausse de production et de la dépréciation des monnaies, et par ricochet en Chine, l’afflux de viande brésilienne s’ajoutant à une production en hausse. Ils ont baissé également en Australie avec le retour de l’offre. À l’inverse, le manque d’offre et la reprise de la demande ont tiré les prix à la hausse en Amérique du Nord et en Europe.

2025 ne ressemblera pas à 2024. Après plusieurs années de hausse, la production mondiale marque le pas et les prix remontent là où ils avaient faibli. La guerre commerciale lancée par les USA perturbe déjà les échanges mondiaux et met de nombreuses économies dans l’incertitude.

Les chiffres concernant le coût de production ou le prix de revient contenus dans cette publication ne peuvent pas être considérés comme des indicateurs de référence pour la contractualisation calculés par IDELE dans le cadre prévu par la loi EGALIM 2. Pour en savoir plus consultez nos pages Indicateurs de référence pour la contractualisation.