Dossier Annuel Ovins - Année 2024 - Perspectives 2025
Dans un contexte de coûts des matières premières qui restent élevés, les productions françaises de viande ovine et de lait de brebis ont de nouveau reculé au cours de l’année 2024, pénalisées par la diminution du cheptel de reproductrices et la médiocre qualité des fourrages. Par ailleurs, l’épidémie de Fièvre Catarrhale Ovine (FCO) a aggravé la baisse tendancielle des abattages, tandis que les importations de viande ovine ont aussi diminué, accentuant la réduction du disponible consommable. Cette évolution de l’offre a entraîné une poursuite de la hausse des prix payés aux producteurs. Du côté de la consommation, malgré un léger ralentissement de l’inflation, le budget des ménages reste sous pression, pesant sur les achats de viande ovine et de produits à base de lait de brebis.
À l’échelle des exploitations, si les coûts des engrais, carburants et aliments achetés ont fortement baissé, ceux de l’électricité et des soins vétérinaires ont continué de grimper. L’indice des prix d'achat des moyens de production agricole (IPAMPA) a ainsi reculé de 3,7 % en production allaitante et de 4,2 % pour le lait de brebis. Cette meilleure conjoncture en matière de prix des intrants et des produits a permis d'améliorer les revenus, sauf pour les exploitations les plus touchées par la FCO ou celles associant ovins et grandes cultures.
À l’échelle de l’UE à 27, la situation a été similaire : en 2024, la production de viande ovine a diminué sous l'effet des épizooties et du recul des cheptels, provoquant une flambée des prix. La baisse des importations, exacerbée par le repli des envois britanniques, a accentué la diminution du disponible communautaire pour la deuxième année consécutive, entraînant une baisse des exportations. En parallèle, la Chine, confrontée à une saturation de son marché en viande ovine, a vu sa production, ses importations et ses prix se contracter, rendant ce marché moins attractif pour les grands exportateurs. L’Australie et la Nouvelle-Zélande ont alors réorienté leurs expéditions vers l’Europe et l’Amérique du Nord.
Pour 2025, la production ovine mondiale devrait encore se réduire, en raison du recul des cheptels européens et néo-zélandais, tandis que le Royaume-Uni et l’Australie prévoient d’augmenter leurs exportations. L’évolution de la demande dépendra largement de la reprise du marché chinois et de la dynamique de recapitalisation au Maghreb.