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Sécheresse 2023 : l'abreuvement des animaux quand les ressources en eau sont au plus bas

Assurer les usages indispensables d’abreuvement et de nettoyage pour l’été et l’automne, et préparer les années futures

Publié le par Bertrand Dufresnoy
Alimentation - Abreuvement Eau
Si les pluies du début d’été ont ramené l’humidité des sols à des niveaux proches de la normale, elles n’ont été que peu bénéfiques pour les nappes. Celles-ci, sont en pleine période de décharge. La sécheresse hydrologique est moins uniforme en 2023 qu’en 2022 et touche particulièrement le nord et l’est du pays : 68% des niveaux des nappes restent sous les normales mensuelles en juin (66% en mai 2023) avec de nombreux secteurs affichant des niveaux bas à très bas.

Au 12 juillet, 16 départements ont mis en œuvre des mesures de crise et 70 départements sont concernés par restrictions des usages de l’eau au-delà de la vigilance.
Les difficultés d’approvisionnement en eau et donc d’abreuvement des troupeaux risquent de s’accentuer encore. Au regard des aléas récurrents des dernières années, la sécurisation de l’approvisionnement en eau des élevages doit être réfléchie et anticipée soigneusement. 

Rester vigilant sur les risques de gaspillage tout en restant attentif à satisfaire les besoins des animaux

Source : Météo-France 


Les prévisions climatiques saisonnières de Météo-France sur août - septembre - octobre privilégient le scénario d’un temps plus chaud sur toute la France et plus humide seulement sur l’extrême Sud du pays.
Les besoins d’eau en élevage ruminant sont très majoritairement liés à l’abreuvement des animaux (d’au moins 80% en élevage laitier et jusqu’à 100% en élevage allaitant). Les problèmes d’approvisionnement se posent donc alors que les besoins des animaux augmentent du fait de la chaleur, pour l’abreuvement ainsi que le rafraîchissement. Dans les régions ayant bénéficié de pluies récentes significatives, le maintien des animaux au pâturage permettra de limiter un peu les besoins en quantités d’eau bue par rapport à une ration sèche.

Cette perspective a un impact majeur sur les consommations d’eau des élevages : des besoins d’abreuvement qui vont rester élevés pour la saison sous la pression des températures élevées.

 

 

Besoin d’eau supplémentaire nécessaire à la thermorégulation d’une vache laitière de 600 kg de poids vif

Au-delà d’une disponibilité suffisante de l’eau, dans des conditions chaudes, une eau fraîche (10-15 °C) aide les animaux à lutter contre le stress thermique.
 

Le « Guide de l’abreuvement » réalisé dans le cadre du projet ASSECC (voir encadré) fournit les références techniques qui garantissent la mise à disposition d’une eau de qualité en quantité suffisante pour tous les types d’animaux, en bâtiment ou au pâturage. Pour télécharger le guide en version pdf, cliquez sur l'image du sommaire ci-dessous.

Extrait du sommaire du « Guide de l’abreuvement » Partie 2

« GUIDE DE L'ABREUVEMENT Pour une meilleure utilisation des ressources naturelles et un abreuvement responsable » C’est à la suite de la succession de sécheresses 2018, 2019 et 2020 que la Chambre Régionale d’Agriculture de Bourgogne-Franche-Comté et ses partenaires dont l’Idele ont lancé le programme ASSECC : Abreuvement : Solutions et reSsources en Elevage face au Changement Climatique. C’est dans le cadre de ce programme qu’a été élaboré un guide multi-filières de l’abreuvement. Ce guide couvre largement les aspects techniques d’un abreuvement de qualité pour les différents cheptels et décrit des solutions concrètes d’amélioration de l’autonomie des élevages avec des exemples de réalisation.

Pour les éleveurs qui disposent d’installation de stockage d’eau de pluie : attention de ne pas hypothéquer la propreté du stock d’eau pour l’hiver avec le retour des premières pluies

Dès que la pluie revient, chez les éleveurs qui sont équipés d’un système de récupération des eaux de pluie, la tentation est grande de ne rien perdre et de collecter les premières eaux.
Cependant, après une période sans pluie, les toitures sont salies par, la poussière, les feuilles et les fientes d’oiseaux. Par conséquent, les premières eaux qui ruissellent sur les toitures sont les plus chargées et ne satisfont pas les besoins de qualité de certains usages comme l’abreuvement des animaux. Elles sont susceptibles en plus de souiller les dispositifs de pré traitement (colmatage des filtres) et les ouvrages de stockage. Ainsi, il est préférable de rejeter directement dans le milieu les premières eaux récupérées ou de les réserver (avec un stockage spécifique) à un usage moins sensible (arrosage ou lavage).
En début d’automne, il convient de préparer la saison de remplissage des réserves avec des installations suffisamment propres pour ne pas prendre le risque de contaminer toutes les eaux récupérées par la suite. Si l’installation le permet (stockage en cuve ou fosse avec trou d’homme), c’est le moment de réaliser un nettoyage. On rappelle que le traitement contre les contaminations microbiennes (chlore, UV, peroxyde) ne permet pas de sécuriser sanitairement l’usage d’une eau initialement de trop mauvaise qualité.

Réflexion sur le long terme : sécuriser son approvisionnement en eau avec le « Guide de l’abreuvement »

Depuis 2018, seule l’année 2021 fait figure d’exception parmi une série d’années chaudes et sèches voire exceptionnellement sèches.
Des vagues de chaleur et des sécheresses plus intenses et plus longues sont à prévoir dans les prochaines années. Selon les travaux des climatologues, 2022 et 2023 sont une illustration de vers quoi vont tendre les prochaines années.
Le « Guide de l’abreuvement » permet d’aborder les alternatives principales à l’eau du réseau, tant du point de vue technique (faisabilité, avantages, inconvénients) que du point de vue administratif et réglementaire. Les préconisations pratiques sont complétées par plusieurs témoignages d’éleveurs. N’hésitez à vous y référer pour préparer l’avenir. Pour télécharger le guide en version pdf, cliquez sur l'image du sommaire ci-dessous.

Extrait du sommaire du « Guide de l’abreuvement » Partie 1