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Consommations d’eau en élevage : entre sobriété et résilience

Publié le par André Le Gall (Institut de l'Elevage)
Eau Climat Bien-être Biodiversité et paysage Alimentation - Abreuvement
Avec la sécheresse actuelle, l’élevage herbivore est confronté à sa consommation d’eau, de façon d’autant plus cruciale que la ressource se fait rare. Comme pour bien d’autres activités, l’eau est indispensable à l’élevage. Cet article rappelle la consommation d'eau nécessaire et réelle dans les élevages.

En effet, l’eau est nécessaire à la croissance des plantes fourragères et des prairies, à l’abreuvement des animaux (une vache consomme entre 50 et 100 litres d’eau par jour et même 150 litres lorsqu’il fait très chaud), au nettoyage des équipements, notamment des installations de traite (salles de traite, robots, tanks à lait : autour d’1,5 litre par litre de lait ). Néanmoins, les consommations d’eau nécessaires à la production de lait et de viande sont mesurées : elles représentent autour d’1 % des prélèvements d’eau en France.

D’autre part, les évaluations réalisées par l’Institut de l’Elevage, à partir de méthodologies reconnues au niveau international (cadre ISO), montrent que l’empreinte eau des produits laitiers et carnés est de l’ordre d’1 à 3 litres d’eau par litre de lait et de 30 à 50 litres d’eau par kilo de viande vive (à la sortie de l’élevage). Ces valeurs sont nettement inférieures aux valeurs fantaisistes reprises par certains médias (150 litres d’eau par litre de lait et 15 000 litres d’eau par kg de viande). En fait, ces chiffres excessifs intègrent toute l’eau de pluie qui tombe sur les surfaces valorisées par les troupeaux, alors qu’elle n’est pas déviée de son circuit naturel. Par ailleurs, l’irrigation des surfaces fourragères est rare en élevage : on estime que seulement 150 000 ha sont irrigués (essentiellement du maïs fourrage) sur les 15 millions d’ha de surfaces fourragères (soit environ 1 % de la surface).

Pourtant, une irrigation raisonnée serait la bienvenue en élevage, afin de sécuriser la production fourragère dans un contexte de changement climatique. Les canicules et sécheresses répétées montrent toute l’importance d’adapter les pratiques et systèmes d’élevage, de réduire les consommations d’eau à chaque fois que cela est possible et de travailler conjointement sur l’atténuation (carbone) et l’adaptation au changement climatique.

 

 

Contact : andre.le-gall(at)idele.fr - 06 07 13 79 37

 

Pour plus d’informations, lire les articles d’Armelle Gac, Jean-Luc Ménard et de Marie-Gabrielle Miossec : 

Fausse Information : Il faut 15 000 litres d’eau pour produire 1 kilo de viande bovine

L’empreinte eau consommative du lait et de la viande bovine et ovine : premiers repères sur des systèmes français

Evaluation de la consommation en eau en élevage bovins laitiers et mise au point d’un référentiel simplifié de l’abreuvement des vaches, génisses et veaux après sevrage