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Le marché mondial de la viande bovine en 2015 (468-mai 2016)

Dans la tourmente de l'économie globale

Publié le par Groupe Economie du Bétail GEB (Institut de l'Elevage)
Marchés Lait et viande Bovin viande
L’affolement des taux de change et le ralentissement de la croissance mondiale ont déséquilibré les marchés de la viande bovine en 2015. Fort heureusement, la production mondiale a stagné, limitant les baisses de prix dans la majorité des bassins exportateurs. Mais l’année 2015 a également vu prospérer les marchés des bovins vivants, dont la France est un acteur majeur. Ce dossier Economie de l’Elevage revient sur l’ensemble des évolutions de l’année 2015 et dresse des perspectives pour le marché mondial de la viande bovine en 2016.

Les échanges mondiaux de viande bovine ont marqué le pas en 2015. C’est d’abord la demande qui a flanché, en raison d’un ralentissement de la croissance mondiale, tout particulièrement en Chine. L’effondrement du prix du pétrole et les crises sociales et politiques ont affecté les demandes en Russie, au Venezuela, au Brésil et dans plusieurs pays péri-méditerranéens, consommateurs majeurs de viande bovine.

 

Corrélativement, la guerre des taux de change a repris : très forte dévaluation du rouble, du real brésilien et des autres monnaies sud-américaines ; dépréciation modérée de l’euro et des dollars océaniens. Tout cela a profondément bouleversé les rapports de compétitivité prix et perturbé les échanges internationaux, en anéantissant la demande russe et en désavantageant les exportateurs nord-américains et indiens.

 

Finalement, c’est la stagnation de la production mondiale de viande bovine qui aura sauvé les prix mondiaux en 2015. Les grands pays d’élevage allaitant (Brésil, États-Unis et Australie) étaient en effet proches du creux de leur cycle de cheptel, tandis que les restrictions à l’abattage ont bridé la production indienne. Seule la production européenne a nettement rebondi en raison de la crise laitière.

 

Alors que le marché de la viande bovine stagnait, les échanges de bovins vivants ont continué à progresser en 2015, en Méditerranée comme en Asie. La préférence des politiques publiques et des consommateurs pour des animaux abattus et/ou engraissés localement s’affirme, pour des raisons culturelles et cultuelles autant qu’économiques (valorisation du Vème quartier).

 

2016 s’annonce sous de meilleurs auspices pour le marché de la viande bovine. La relance progressive de la croissance mondiale, notamment en Afrique et au Moyen-Orient, devrait stimuler les prix, tandis que l’offre restera basse au Brésil et en Océanie. Il convient toutefois de rester prudent. L’instabilité des taux change devrait en effet perdurer et l’ampleur du rebond de la production étatsunienne est encore inconnue. Le marché du vif reste en outre fortement dépendant des aléas sanitaires, tout particulièrement en Europe (cf. FCO).

Les chiffres concernant le coût de production ou le prix de revient contenus dans cette publication ne peuvent pas être considérés comme des indicateurs de référence pour la contractualisation calculés par IDELE dans le cadre prévu par la loi EGALIM 2. Pour en savoir plus consultez nos pages Indicateurs de référence pour la contractualisation.