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2015 : l'année économique caprine. Perspectives 2016 (466-mars 2016)

Publié le par Groupe Economie du Bétail GEB (Institut de l'Elevage)
Marchés Lait et viande Caprin
La situation économique des éleveurs caprins s’est de nouveau améliorée en 2015, sans parvenir pour autant à relancer la production. Les opérateurs ont ainsi dû faire appel aux importations de produits de reports pour répondre à une demande bien orientée. Mais, dès 2016, la maîtrise des volumes doit être subtilement pilotée afin de donner des perspectives durables et relancer la production.

La reprise de la collecte a encore été très timide en 2015, malgré le passage au vert des indicateurs économiques dès fin 2013. Les revenus des ateliers caprins ont retrouvé les niveaux d’avant crise grâce à la hausse du prix du lait et la légère baisse des charges alimentaires. Néanmoins, il a fallu attendre la fin 2015 pour voir un sursaut de collecte, davantage imputable à la dessaisonalisation de la production qu’à une franche reprise. Certes, la meilleure situation économique de l’élevage caprin devrait réanimer les projets d’installation ou d’agrandissement. Mais la pyramide des âges des éleveurs, les trésoreries encore tendues dans de nombreuses exploitations et surtout les difficultés du secteur élevage en général sont à l’inverse des facteurs plutôt propices aux cessations d’activité. Redonner durablement de la confiance et relancer les installations constituent les enjeux majeurs pour garder et pérenniser une production de lait de chèvre en France.

 

Du côté de l’aval, les transformateurs ont profité de la hausse des disponibilités chez nos voisins européens pour accroître les importations de produits de reports à coût réduit. Leur approvisionnement a bondi, sans pour autant créer de surplus. Les volumes supplémentaires ont été transformés principalement en fromages mais aussi en laits conditionnés et ultra-frais. Après deux années marquées par le manque de disponibilité, les ventes ont finalement rattrapé le niveau tendanciel de croissance de la consommation française (1% par an). Face à une demande française mature, qui ne semble pas en mesure d’absorber une croissance plus intense, la maîtrise des importations prend aujourd’hui tout son sens, alors même que la grande distribution exerce déjà une pression à la baisse sur le prix des fromages de chèvre. Si le faible niveau des stocks laisse encore une certaine souplesse aux opérateurs, une reprise éventuelle de la collecte doit s’accompagner d’une réaction appropriée afin d’éviter tout risque de surplus et sauvegarder la valeur des produits caprins.