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2012 : L'année économique laitière. Perspectives 2013 (432-février)

Publié le par Groupe Economie du Bétail GEB (Institut de l'Elevage)
Marchés Lait et viande Bovin lait
L’année 2012 a, pour les éleveurs laitiers, été marquée par deux événements majeurs : une baisse sensible du prix du lait et la flambée du prix des matières premières végétales à partir de l’été 2012. En 2013, la collecte laitière européenne devrait retrouver de la vigueur dans les prochains mois. Cette brochure présente l'évolution de la production laitière (collecte, prix, restructuration) dans les pays membres de l'UE et l'analyse des marchés des produits laitiers à l'échelle de l'UE et au sein des principaux pays producteurs, au cours de l'année 2012. Les perspectives pour l'année 2013 sont également développées.

Le retournement des marchés a impacté le prix du lait à la production. Ramené à 315€/1000 litres, le prix du lait standard a cédé 4% d’une année sur l’autre. Dans le même temps, le prix des intrants a progressé de 5% d’après l’IPAMPA lait de vache. Pour faire face à ce ciseau des prix, de nombreux éleveurs ont diminué leur production pour contracter les coûts. La collecte annuelle française a reculé de 1% sous les effets d’un été très humide qui a affecté le pâturage et la qualité des fourrages et d’un recours aux concentrés limité par leurs prix.

 

La filière laitière européenne a pu bénéficier d’un marché des produits laitiers globalement bien orienté en 2012, tiré par une demande toujours croissante des pays émergents. En revanche, la demande européenne de produits frais, ferme en début d’année, s’est plutôt dégradée alors que le marché des ingrédients laitiers a suivi une évolution inverse. Sur l’année 2012, c’est surtout la consommation de fromages, relancée dans l’Union européenne et toujours dynamique au niveau mondial, qui a stimulé le marché. Cependant, au niveau national, la transformation laitière a elle aussi été chahutée : afflux de lait en début d’année lorsque les marchés étaient déprimés, saisonnalité accrue, laits flottants importants, stagnation de la consommation, descente en gamme, perte de valeur ajoutée, négociation difficile avec la grande distribution… Ces événements fragilisent les opérateurs les moins solides et relancent les opérations de fusion/concentration.

 

Ralentie début 2013, la collecte laitière européenne devrait retrouver de la vigueur dans les prochains mois. Le prix du lait est redevenu stimulant pour de nombreux éleveurs, même si le prix des aliments du bétail demeure coûteux. Tous les pays d’Europe du Nord continueront de coller à leur quota national et la croissance de la production devrait se poursuivre dans la plupart des pays de l’Est. La production devrait se ressaisir en France comme en Irlande. En revanche, les principales incertitudes portent sur le devenir de la production britannique.

 

Toutefois, l’ampleur de la reprise dépendra notamment de l’évolution du prix du lait donc de l’équilibre des marchés des produits laitiers. D’un côté, la demande européenne manque de vigueur. La persistance de la crise économique affecte le pouvoir d’achat des ménages dans la plupart des pays, notamment ceux du Sud. De l’autre, la demande internationale en ingrédients laitiers reste plutôt bien orientée, d’autant plus que la production manque de vigueur dans les autres grands bassins exportateurs. En résumé, il devient de plus en plus hasardeux de prévoir au-delà de six mois, tant sont nombreux les déterminants et multiples les aléas qui entrent en ligne de compte et qui participent à une volatilité des marchés qui semble désormais structurelle.

 

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