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L'élevage d'herbivores au Recensement agricole 2010 (440/441-novembre-décembre)

Publié le par Groupe Economie du Bétail GEB (Institut de l'Elevage), Nicole Bossis (Institut de l'Elevage), Bernard Morhain, Emmanuel Morin (Institut de l'Elevage)
Marchés Lait et viande Bovin lait Ovin lait Bovin viande Caprin Equin Ovin viande
Tous les dix ans, le recensement agricole offre une occasion unique de dresser un portrait complet et détaillé de l’agriculture française. Depuis les recensements agricoles de 1970, pour les surfaces fourragères, et de 1979, pour le cheptel, chaque nouveau recensement enregistre un recul global du nombre d’herbivores et de la part de la SAU qui leur est directement consacrée. En raison des différences de possibilités d’arbitrage et de substitution entre productions (pression foncière et potentialité des sols), le repli du cheptel n’est pas homogène sur le territoire. Le repli est plus prononcé dans les zones de polyculture-élevage, tandis qu’il est ou était moins prononcé dans les zones de montagne-piémonts. Durant la dernière période, le cheptel recule plus vite que les surfaces fourragères dans les zones de polyculture-élevage. La diversité des exploitations avec élevage, leurs structures, leurs manières de produire évoluent mais elles se spécialisent moins que les territoires.

L’élevage d’herbivores en France : une forte diversité, un rôle territorial majeur

 

En 2010, la base exceptionnelle d’informations recueillies lors du recensement permet de valoriser en même temps et pour la première fois de nombreuses données administratives au niveau individuel (bases d’identification animale et quotas laitiers notamment). Parce qu’elles s’appuient sur cette enquête exhaustive, les analyses peuvent être poussées aux niveaux géographiques les plus fins pour approcher au plus près les interactions socioéconomiques et environnementales entre l’activité agricole et les territoires.

 

L’analyse réalisée au sein du RMT économie des filières animales, à partir des données individuelles des 291 000 exploitations (59%) ayant déclaré une activité d’élevage (herbivores et/ou granivores) parmi les 490 000 exploitations métropolitaines recensées, a d’abord porté sur une modélisation et une représentation de l’extraordinaire diversité de ces exploitations avec élevage.

Elle s’est faite à l’aide d’une typologie d’exploitations basée sur une caractérisation :

  • des systèmes de production (combinaison des activités productives et des facteurs de production : terre, capital, travail).
  • des types de fonctionnement (manières de produire et de valoriser les productions agricoles).

 

Cette analyse typologique permet d’éclairer de façon très précise l’amont des filières animales en répondant à la question qui produit quoi, comment et où ? les laits de vache, de brebis, de chèvre et les produits laitiers fermiers, les animaux maigres destinés à être engraissés en France ou à l’étranger dans d’autres exploitations, les animaux destinés à la boucherie ou au loisir (équins).

 

 

 

Au-delà de ce nouvel état des lieux, la comparaison des recensements successifs dans le temps et dans l’espace permet de suivre des phénomènes territorialement de plus en plus contrastées en termes de :

  • dynamiques d’évolution des cheptels, des exploitations, et des productions animales en concurrence entre elles pour l’utilisation des surfaces fourragères et, depuis les nouveaux rapports de prix instaurés par la crise alimentaire mondiale de 2007/2008, avec les productions végétales dans les zones potentiellement labourables.
  • dynamiques démographiques des chefs et coexploitants, concernés en élevage comme dans les autres productions agricoles par le vieillissement des actifs (à relier à l’évolution de la politique d’installation depuis le début des années 1990) et par des comportements spécifiques à certaines productions et à certaines zones (le taux de remplacement des départs avec poursuite de l’activité d’élevage laitier bovin varie de 1 à 3 suivant les zones).

 

 

 

 

 

Les chiffres concernant le coût de production ou le prix de revient contenus dans cette publication ne peuvent pas être considérés comme des indicateurs de référence pour la contractualisation calculés par IDELE dans le cadre prévu par la loi EGALIM 2. Pour en savoir plus consultez nos pages Indicateurs de référence pour la contractualisation.