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[Synthèse] Le cheval, un métier passion, prenant et très exigent en termes de travail

Publié le par Sophie Boyer-Lafaurie (Institut de l'Elevage)
Travail Equin
De récents travaux menés par l’équipe du Réseau Equin en partenariat avec le RMT Travail en agriculture explorent la dimension travail dans les entreprises équines. Ce premier état des lieux du travail en filière équine s’appuie sur 18 diagnostics travail réalisés en centres équestres et une enquête en ligne menée en 2020 auprès de 144 exploitants.

Une forte charge de travail liée aux spécificités de ces entreprises…

Les exploitants interrogés expriment une forte charge de travail et près de la moitié estime disposer de peu de marge de manoeuvre en temps pour faire face aux imprévus. Ceci peut être expliqué en partie par la diversité des activités proposées par les exploitants (enseignement, pension, élevage, coaching, commerce…) ajoutée aux tâches administratives et à la gestion de la cavalerie. L’exploitant équin est à la fois chef d’entreprise, cavalier, enseignant, coach, manager et gère de multiples tâches au quotidien. Il est souvent secondé par un ou plusieurs salariés mais la gestion des ressources humaines (recrutement, répartition des tâches, communication interne, etc.) s’ajoute encore aux tâches dévolues aux animaux. La gestion de la clientèle est une activité essentielle dans ce type de structure où l’individualisation du service contribue à leur fidélité. Cette situation entraîne souvent du stress, évoqué par les exploitants dans nos récentes études. De la pénibilité physique est aussi exprimée. Elle est liée à l’essence même de cette activité assez physique et réalisée à l’extérieur mais aussi à une fonctionnalité des infrastructures qui n’est pas toujours optimum (agencement, dimensionnement et niveau de mécanisation des infrastructures).

" Un peu d’usure… je ne suis plus sereine… j’ai peur de perdre de la clientèle, je ressens du stress… le côté financier me démoralise."

…qui laisse peu de souplesse en termes de travail et un faible équilibre vie privé/vie professionnelle

Les exploitants interrogés ont peu de temps libre en dehors de leur activité professionnelle. D’ailleurs la majorité d’entre eux n'a pas d’activité de loisir en dehors de la pratique de l’équitation. Ils sont peu nombreux à prendre des jours de congés dans l’année. Et pour certains, il s’agit juste de jours où ils ne donnent pas des cours, ils assurent tout de même l’entretien et le soin de la cavalerie. Par conséquent, ils éprouvent souvent un déséquilibre entre leur métier et leur vie privé. Ces constats corroborent les premiers résultats des Bilans Travail effectués en centres équestres où 70% des gérants étaient dans une situation tendue en termes de travail (<800h de temps disponible calculé).

"En faisant ce métier je savais que je n’aurais pas ou peu de temps libre. J’ai peu de vie privée, ma vie c’est mon travail, il n’y a pas de frontière, mes amis sont mes clients."

Néanmoins des solutions pour améliorer sa qualité de vie au travail

Dans le cadre de ces premiers travaux, des solutions travail ont déjà été mises en place par les exploitants. Des solutions travail ont été mises en lumière. Elles peuvent concerner le système dans sa globalité ou se limiter à des aspects du travail.. Elles demandent plus ou moins d’investissements en termes financier et de temps.