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Héberger ses chevaux en écurie active

L’écurie active est un type d’hébergement qui améliore le confort de travail des exploitants améliore le bien être des chevaux en répondant à leurs besoins fondamentaux

Publié le par Laura Giraud (VetAgroSup), Stéphane Deminguet (Conseil des chevaux de Basse-Normandie), Anne-Laure Veysset (C.A. Charente (16)), Maryline Jacon (C.A. Ain (01))
Travail Equin
L’écurie active est un mode de logement des chevaux en troupeau à l’extérieur sur une surface minimum de 100m2 d’espace de vie et 10m2 de couchage par cheval. Il est possible d’ouvrir l’écurie active sur des surfaces de pâturage. L’écurie est composée de plusieurs zones d’intérêt (zone d’affouragement par exemple) répartis sur l’espace afin de favoriser le déplacement des chevaux. Les sols peuvent être de différentes natures (dalles stabilisées, sable, terre, etc.).

L’écurie active est équipée de système automatique de distribution de l’alimentation et de portes sélectives permettant aux chevaux d’avoir accès ou non à certaines zones. Les chevaux portent un collier équipé d’un transpondeur qui leur permet d’activer les automates qui libèrent les rations en fonction de leurs besoins individuels. Les aires de repos sont couvertes pour que les chevaux puissent s’abriter.

Le temps de travail est fortement réduit, il n’y a plus besoin de manipuler les chevaux entre les boxes et le paddock. Le concept est modulable et évolutif en fonction de l’existant et des besoins et objectifs de l’exploitant.

CoûtDélaiCompétences

Impacts sur le travail

Diminuer ma pénibilité physiqueMe libérer du temps
Diminuer ma quantité de travailPréserver ma santé et ma sécurité
Améliorer mon organisation et ma planificationMieux gérer mon stress

Ils l’ont fait !

Pascal Frotiée a toujours cherché à améliorer son efficacité et son confort de travail. Il a choisi de se tourner vers l’écurie active, ce qui lui a permis de réduire son temps de travail de 70% d’après sa propre estimation, Il considère ce système bénéfique pour le bien-être des chevaux car il respecte leurs besoins physiologiques mais aussi pour celui des gérants. Installé en écurie de pension depuis 35 ans, Pascal a choisi de créer une écurie active en 2012. Il a d’abord dessiné plusieurs plans pour créer le parcours le plus ergonomique possible. Il a utilisé les bâtiments existants et ressources à disposition comme les surfaces en herbe pour imaginer son écurie active. Comme Pascal possède des terrains pentus, les emplacements des automates et de la zone de repos ont été privilégiés sur les terrains plats à disposition.

Les automates ont été installés progressivement. Il a été accompagné tout au long de son projet par un concepteur allemand. Plusieurs concepteurs français accompagnent aujourd’hui les gérants de structure équestre dans leur projet d’écurie active, ce qui démontre l’intérêt de ce système pour le travail et le bien-être des chevaux.

Pascal a donc une écurie active de 11 600m² (28 ha utilisés). Pour la suite, il aimerait ajouter de nouveaux capteurs dans les automates qui lui simplifieraient le suivi (température, caméras thermiques, caméras de surveillance, etc.)

« L’écurie active, c’était le summum de ce qu’on peut faire sur le plan éthique et économique pour optimiser le travail et le bien-être des chevaux. »

« On place les zones d’intérêts à différents endroits (foin, granulés, eau, …) pour inciter les chevaux à se déplacer. »

« En Allemagne, l’année dernière, on a construit plus d’écuries actives que d’écuries traditionnelles. »

« Avec ce système, vous pouvez avoir une vie sociale, une vie de famille, assister à des mariages sans devoir quitter tout le monde pour nourrir et rentrer les chevaux. »

Intérêts / limites

+-
 
  • Diminuer le temps de travail
  • Diminuer la pénibilité physique
  • Améliorer le bien-être animal (ration adaptée aux besoins
  • Améliorer la sécurité des travailleurs et cavaliers
  • Mécaniser la gestion des déjections sur l’aire stabilisée
  • Gérer les données troupeau avec l’informatique
  • Adapter et faire évoluer son écurie selon ses besoins                                                     
 
 
  • Bien étudier la rentabilité économique de son projet car investissement élevé
  • Auto-construire pour diminuer les coûts d’investissement
  • Eviter le turn over important des chevaux : besoin d’un temps d’adaptation à l’utilisation des automates et à la vie en troupeau
  • Préférer des chevaux non ferrés aux postérieurs pour éviter les blessures, prévoir des ferrures en plastique pour les chevaux les plus sensibles
 

Mise en œuvre

Organiser sa structure en écurie active : comment faire ?

Le principe :

  • Des installations à proximité sur une petite surface (références : 1 cheval = 100m2 d’espace de vie + 10m2 de couchage)
  • Une aire stabilisée
  • Des espaces dédiées : zone de repos, zone d’affouragement, distributeur automatique de concentrés, point d’eau, zone de roulage et de jeu
  • Des distributeurs automatiques : râteliers pour les fourrages, Distributeur automatique de concentrés
  • Des portes sélectives permettant de trier les chevaux et de leur donner accès ou non certaines partie de l’écurie
    (exemple : pâturage, bâtiment, zone de pansage et préparation…)

Exemple d'aménagement

Le coût d’investissement
Compter de 4000 à 6000 € par équidé tout compris selon la part d’auto-construction (terrassement, dalle caoutchouc, automates, abris, râteliers, abreuvoirs, barrières, main-d’œuvre)…

conseil

Il faut bien connaitre le fonctionnement de son troupeau et ses besoins pour que le système soit optimal.

 

astuces

Adapter l’agencement

  • S’adapter à la topographie
  • Utiliser les ressources à proximité
  • Réutiliser les bâtiments

Respecter les normes

  • Elaboration du parcours
  • Entretien des automates
  • Réglementation bien-être animal

Pour aller plus loin

Il est possible d’ajouter d’autres points d’intérêt tel que les enrichissements comme des brosses de grattage ou des pierres à lécher ainsi que des zones d’isolement ou de quarantaine.

Pour approfondir sur le concept de l’écurie active