Fiche n°11 - Qu'est ce que la résistance des strongles digestifs aux vermifuges ? Est-elle fréquente chez les bovins ?
Pour une population de parasites donnée, la résistance à un anthelminthique donné correspond à l’existence d’une plus grande proportion de parasites capables de survivre au traitement avec cet anthelminthique par rapport à une population normale de référence (considérée comme sensible à cet anthelminthique). Ce caractère est héritable : la descendance de cette population de parasites sera elle aussi résistante à l’anthelminthique considéré.
Les signalements de résistances aux anthelminthiques chez les strongles digestifs des bovins sont moins fréquents et plus récents que chez les petits ruminants. Mais les cas sont de plus en plus nombreux, et le développement de la résistance aux anthelminthiques est probablement plus ancien (et plus fréquent) chez les bovins que les signalements ne le laissent penser.
L'ESSENTIEL |
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Depuis 2000-2005, de nombreux cas de résistances aux anthelminthiques ont été rapportés pour les strongles digestifs de bovins.
Les pays les plus concernés sont la Nouvelle-Zélande (jusqu’à 90% des fermes), l’Argentine et le Brésil.
En Europe, des cas ont aussi été signalés au Royaume-Uni, en Allemagne, en Belgique et en Suède.
En France, on ne dispose que de très peu de données : une enquête récente (2013) a mis en évidence des baisses d’efficacité de l’ivermectine et de la moxidectine, suggérant de possibles résistances.
Il y a cependant plus de signalements « ponctuels » que d’enquêtes à large échelle évaluant la fréquence de ces résistances aux anthelminthiques, ce qui empêche d’avoir une vision précise de l’importance du phénomène.
Le strongle digestif le plus souvent impliqué dans les résistances aux anthelminthiques est Cooperia (strongle digestif de l’intestin, voir fiche n°1). Mais Ostertagia (strongle digestif de la caillette, voir fiche n°1), le plus pathogène, a également été retrouvé dans les populations de vers résistants.
La ressource anthelminthique peut être considérée comme limitée voire même figée… Les délais de développement de nouveaux anthelminthiques peuvent être très longs. Il est donc illusoire de penser que l’on puisse répondre facilement à l’apparition de résistance aux anthelminthiques par l’arrivée de molécules ayant un mode d’action différent.
Pour en savoir plus sur la résistance aux anthelminthiques chez les bovins, cliquez ici.