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Fiche n°12 - Comment faire pour prévenir l’apparition de la résistance aux vermifuges ?

Publié le par Nadine Ravinet
Santé Bovin lait Bovin viande

 

Pour prévenir ou du moins retarder l’apparition des résistances aux anthelminthiques il faut conserver des populations « refuges » de parasites (populations de parasites non exposées au traitement donc non soumises à la pression de sélection exercée par l’action anthelminthique).

Ce sont les stratégies de traitement ciblé-sélectif qui permettent de conserver ces populations refuges.

L'ESSENTIEL

  • On définit une population refuge comme étant la sous-population de parasites non exposée à l’action de l’anthelminthique et donc non sélectionnée lors du traitement. On distingue 3 sources de refuge :
    • les parasites hébergés par les animaux non traités (en cas de traitement sélectif ne visant que certains animaux),
    • les stades libres présents sur les pâtures,
    • les stades inhibés chez les animaux (pour les anthelminthiques qui ne les atteignent pas).

 

  • Ces populations refuges constituent un réservoir de parasites sensibles aux anthelminthiques. Elles contribuent ainsi au maintien des gènes de susceptibilité aux molécules strongylicides dans la population globale de parasites : les parasites sensibles « préservés » dans les populations refuges peuvent ré-infester les animaux traités et se reproduire avec les parasites résistants sélectionnés par les traitements. Les gènes de résistance peuvent ainsi être « dilués » (figure n°28 ci-dessous).

 

  • La préservation de « refuges » constitue un élément clé pour assurer l’efficacité des médicaments dont on dispose sur le long terme, car cela permet de limiter la pression de sélection et donc de prévenir/retarder l’émergence de populations résistantes.

 

Pour pouvoir à la fois :

  • maintenir les animaux en bonne santé
  • sécuriser les productions en maintenant de bonnes performances
  • préserver des populations refuges de parasites pour prévenir l’apparition de résistances

 

Il faut :

Mettre en place des stratégies de traitement ciblé-sélectif

 

  • Dans ces stratégies, qui tiennent compte de la variabilité de l’impact du parasitisme selon les individus, les troupeaux et les saisons, les traitements sont restreints (figure n°29 ci-dessous) :
      • aux troupeaux (lots), et aux individus dans ces troupeaux (lots), qui pourront bénéficier du traitement en termes d’amélioration ou de maintien des productions (traitement sélectif : qui traiter ?),
      • à la période à laquelle le risque parasitaire est avéré (niveaux d’infestation suffisants pour engendrer des pertes), et permettant de conserver des populations refuges de la plus grande taille possible (traitement ciblé : quand traiter ?)

 

  • Pour mettre en œuvre ces stratégies nous avons donc besoin de critères et d’outils fiables permettant de déterminer quand traiter et qui traiter (voir fiches n°15, n°16, n°17, n°18, n°19).

 

 

 

 

Figure n°28:

 

 

 

Figure n°29: