Valorisation des veaux laitiers : comparaison dans 10 pays - (Dossier Economie n°523 - Octobre 2021)
Dossier Economie de l'Elevage - n° 523 - Octobre 2021
Avec la spécialisation des vaches et des fermes laitières dans les pays riches, le destin des veaux mâles et des femelles non conservées se joue essentiellement en dehors de leurs fermes de naissance. C’est aussi le cas en France où les veaux mâles sont désormais en grande majorité vendus en tant que nourrissons. Il y a une décennie, ces veaux laitiers nés en France étaient essentiellement valorisés dans le pays, principalement engraissés en veaux de boucherie, en jeunes bovins voire en bœufs. Mais le recul relatif de ces productions, surtout celles de gros bovins, a entraîné une forte hausse des exportations en vif, principalement vers l’Espagne, qui ont atteint 350 000 veaux en 2021.
Avec deux conséquences. D’une part, les prix des veaux payés aux producteurs laitiers restent très dégradés. D’autre part, ces exportations nourrissent la production de viande rouge issue de l’engraissement de ces veaux en Espagne, qui se retrouvent en concurrence avec la viande française sur nombre de marchés autour de la Méditerranée. En outre, le transport au long cours de veaux non sevrés est dans le collimateur des autorités dans l’Union Européenne.
Un groupe de travail s’est constitué entre les Interprofessions laitière et viande bovine et la CNE afin de mesurer ces évolutions, leurs impacts et d’envisager des solutions. Dans ce cadre, il nous a paru opportun de faire un état des lieux de la variété des valorisations des veaux dans les grands pays laitiers.
Ce parangonnage est l’objet de ce Dossier Économie de l’Élevage. Les systèmes de valorisation sont très divers : de la production de veaux de boucherie abattus avant 8 mois, dans une poignée de pays européens et au Québec, à celle de « veaux rosés » (bovins jeunes en fait) nourris à base de céréales, bien plus répandue ; de taurillons plus ou moins jeunes, jusqu’aux bouvillons (mâles castrés) qui restent une production traditionnelle dans les pays anglo-saxons. Mais ces veaux mâles laitiers sont parfois aussi abattus très jeunes, âgés de moins de 3 semaines comme en Nouvelle-Zélande ou aux États-Unis. En effet, suite à la sélection génétique tournée vers l’optimisation de la production laitière, le potentiel de croissance de ces bovins de races laitières est bien plus faible que celui des bovins sélectionnés pour la viande. C’est pour cela que les cycles d’engraissement sont en général courts pour les veaux de races laitières. Cependant, afin d’améliorer la vitesse de croissance et la conformation des bovins engraissés, le croisement avec des races à viande retrouve de la vigueur un peu partout dans le Monde grâce à la diffusion des semences sexées, qui permet à la fois d’assurer le renouvellement du cheptel laitier de souche et la production de mâles croisés.
Si toutes les valorisations trouvent des débouchés, sur le marché local ou à l’export, il reste difficile de dégager de cette étude une « équation parfaite ». Mais l’analyse de la variété des solutions développées dans ces différents pays est là pour nourrir les réflexions en cours en France.
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