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Septembre 2025 : Un été caniculaire qui a fragilisé les bilans fourragers

Note agro-climatique et prairies - Numéro 6

Publié le par Soline Schetelat (Institut de l'Elevage), Aurélie Madrid (Institut de l'Elevage), Marianne D'Azemar (Institut de l'Elevage), Charlotte Dehays (Institut de l'Elevage), Julien Fradin (Institut de l'Elevage), Elise Cazeaux (Chambre Régionale d'Agriculture Nouvelle-Aquitaine), Silvère Gelineau (ARVALIS-Institut du Végétal)
Climat Cultures fourragères Gestion du pâturage Systèmes fourragers Bovin lait Bovin viande Caprin Equin Ovin lait Ovin viande
L’été 2025 se classe au troisième rang des plus chauds depuis 1900. Il a été marqué par deux épisodes caniculaires intenses, l’un fin juin et l’autre mi-août. En moyenne, les températures maximales ont dépassé les normales près de deux jours sur trois. La pluviométrie est restée déficitaire, avec un manque estimé à 15 % à l’échelle nationale. Un épisode pluvieux a concerné la moitié nord du pays autour du 20 juillet, suivi de pluies plus généralisées fin août, qui ont permis de réhumidifier les sols après une période de sécheresse comparable à celle de 2022.

Ces conditions ont fortement impacté les prairies, grillées sur une grande partie du territoire, obligeant les éleveurs à puiser dans leurs stocks de fourrages de 2024 mais aussi de 2025. Le retour des pluies a permis un reverdissement, mais la reprise de la pousse reste lente et limitée. Les volumes récoltés cette année sont inférieurs à la moyenne, mais la qualité est meilleure qu’en 2024.

Concernant le maïs fourrage, les ensilages ont débuté précocement, dès la première quinzaine d’août, et devraient se poursuivre jusqu’à début octobre dans les zones les plus tardives. Les maïs semés tôt ont souffert des sécheresses et fortes chaleurs de juin à mi-juillet, ce qui a freiné leur croissance. Cette situation a pénalisé la formation des épis et limité le remplissage des grains, même si la vague de pluie de fin juillet a permis de sauver une partie des maïs au moment de la fécondation et du remplissage. On observe donc une certaine hétérogénéité selon les parcelles : les épis restent globalement peu développés, car lors de leur formation les plantes manquaient d’eau, mais les gabarits réduits pourraient limiter l’impact sur le taux d’amidon, qui ne devrait pas forcément décrocher. En août, le maintien de conditions sèches a accéléré l’évolution de la matière sèche des tiges et des feuilles en fin de cycle, alors même que les épis n’étaient pas trop avancés en maturité ce qui a pu surprendre certains éleveurs et précipiter les chantiers. Les silos récoltés avec des matières sèches élevées devront donc être surveillés avec attention car ils présentent un risque élevé d’échauffement à l’ouverture.

 

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