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Marchés mondiaux des Produits Laitiers : Année 2023 - Perspectives 2024

Dossier Economie de l'Elevage n° 550 - Mai 2024

Publié le par Groupe Economie du Bétail GEB (Institut de l'Elevage)
Circuits commerciaux Coûts de production Marchés Lait et viande Revenu des éleveurs Bovin lait
En 2023, comme en 2022, la production laitière mondiale a été peu dynamique. Elle n’a significativement progressé qu’en Asie, surtout en Inde, 1er pays laitier au monde, au Pakistan, et aussi en Chine où les transformateurs laitiers chinois investissent toujours autant dans des élevages de plusieurs dizaines de milliers de vaches. Cependant, elle a marginalement progressé dans les principaux bassins excédentaires qui approvisionnent le marché mondial.

Les échanges internationaux ont en conséquence marqué le pas, surtout en poudres de lait, moins demandées dans les bassins déficitaires (Asie et Afrique) et les marchés des principaux produits échangés se sont détendus au 1er semestre, avant de retrouver de la vigueur en fin d’année.

Après avoir atteint des niveaux record en 2022, le prix du lait s’est progressivement déprécié tandis que le prix des charges est demeuré élevé. Aussi dans certains bassins excédentaires, les éleveurs ont subi en plus de la dégradation de leurs marges des conditions climatiques défavorables à la production.

En 2023, la demande en produits laitiers a diversement évolué : elle a retrouvé de la vigueur aux États-Unis et en Europe où la consommation a plutôt bien résisté à l’inflation alimentaire. Elle est demeurée morose en Chine où le dynamisme de la production laitière a réduit les imports d’ingrédients secs (poudres grasses, poudre de lactosérum et poudres de lait infantile). Ainsi l’Asie dans son ensemble, toujours déficitaire en lait, a nettement moins importé de poudres de lait. De même le continent africain, malgré une production laitière stagnante, a aussi réduit ses achats de poudres de lait, surtout de poudres de lait réengraissées avec de l’huile végétale (FFPM) achetées principalement par les pays de l’Afrique de l’Ouest.

Tous produits laitiers confondus, les échanges internationaux ont marqué le pas en volume, après avoir déjà fléchi en 2022, en raison d’une demande peu dynamique au 1er semestre et de disponibilités réduites au 2nd semestre dans les bassins excédentaires. Ils ont plus nettement reculé en valeur d’une année sur l’autre en raison du tassement des cours qui avaient flambé au 1er semestre 2022 pour atteindre des niveaux inégalés.

Le marché du beurre a été moins tendu du fait de fabrications relancées, mais est resté relativement ferme grâce à une demande internationale croissante, notamment en Asie. De même les échanges internationaux de fromages ont repris grâce au redressement de la demande intérieure des pays producteurs et de l’appétit croissant de l’Asie.

Les échanges d’ingrédients secs (caséines et poudres de lait) ont de nouveau reculé faute de demande dynamique en Asie, mais aussi Afrique où, à l’exception de l’Algérie, la demande en poudres de lait (principaux produits importés) est très sensible aux prix. Dans le détail seuls les échanges de poudre maigre ont rebondi. À l’inverse ceux de poudres grasses, de poudres de lait infantile et de poudre de lactosérum ont nettement fléchi.

En 2024, les fondamentaux de l’économie laitière mondiale devraient peu évoluer, hors incident géopolitique majeur : croissance de la production essentiellement en Asie, disponibilités limitées dans les grands bassins excédentaires, échanges internationaux contenus et demande chinoise plutôt réduite… En conséquence les marchés des produits laitiers seront pour le moins bien équilibrés, voire pourraient se tendre et par voie de conséquence provoquer un redressement du prix du lait… Sans effet immédiat sur la production avec des prix des charges toujours relativement élevés.

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