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Le marché mondial de la viande bovine. Année 2018. Perspectives 2019 (Dossier Economie n° 500 - Juin 2019)

Publié le par Groupe Economie du Bétail GEB (Institut de l'Elevage)
Marchés Lait et viande Bovin viande
À observer l’évolution des flux mondiaux des viandes bovines, on a le sentiment de remonter 15 ans en arrière, avec le retour aux premiers rangs des exportations du Brésil, de l’Australie et des États-Unis et même de l’Argentine qui revient du diable Vauvert…, et le reflux des exportations indiennes.

Mais ce n’est là qu’une vision superficielle. Le véritable moteur des marchés est l’envolée de la demande asiatique, sans précédent côté chinois, mais qui concerne également des destinations beaucoup plus anciennes, et bien plus qualitatives, comme le Japon ou la Corée du Sud.

 

Autre changement d’ampleur sur les marchés de la viande bovine, la demande pour les bovins vifs ne cesse de flamber, bien au-delà des destinataires traditionnels. Ce qui suscite en réaction les protestations des associations welfaristes, en UE, mais aussi en Australie ou en Israël.

 

Les marchés ont été ballotés par des vents contraires en 2018 et durant le premier semestre 2019. D’abord des tempêtes géopolitiques : la politique monétaire et fiscale de l’Administration Trump a asséché les liquidités dans un grand nombre de pays émergents aux fondamentaux fragiles. Ainsi, les monnaies argentine et turque coulaient littéralement, tandis que le Real brésilien prenait l’eau. Cela a boosté à court terme les exportations sud-américaines, tout en nourrissant une inflation galopante dans ces pays. La demande turque s’est concentrée un temps sur le vif Sud-américain avant une fermeture précipitée du marché début 2019, et l’Égypte se remet très difficilement d’une crise de même nature. En outre, la surtaxation des importations chinoises aux États-Unis a détourné les flux de soja (la Chine s’approvisionnant désormais en Amérique du Sud) mais, curieusement, pas (encore) ceux de viande

bovine.

 

Les aléas climatiques paraissent toujours plus fréquents. Les sécheresses ont ainsi affecté durement l’Australie, où elles ont boosté les abattages et stoppé une timide recapitalisation ; le Canada où l’érosion du cheptel allaitant se poursuit ; mais aussi l’UE, où la décapitalisation est générale.

 

Les flambées sanitaires bovines ont été plus modestes en 2018, sauf l’épizootie récurrente de fièvre aphteuse en Afrique du Nord. En revanche, la fièvre porcine africaine pourrait totalement rebattre les cartes en Asie centrale et du Sud : elle semble totalement hors de contrôle en Chine et dans la péninsule indochinoise et elle menace

désormais la Thaïlande… Les impacts en cascade sont d’abord attendus sur la demande et les flux de soja ou de volaille, mais aussi potentiellement de viande bovine.

 

Les menaces sont lourdes sur l’ensemble des marchés mondiaux, tant géopolitiques, climatiques, sanitaires ou monétaires. Pourtant le dynamisme de la demande ne se dément pas, en viande comme en vif. Non, il n’y a pas de retour vers le passé, mais tout un futur à écrire, à commencer par les négociations commerciales internationales dans les mains de la future Commission Européenne !

Les chiffres concernant le coût de production ou le prix de revient contenus dans cette publication ne peuvent pas être considérés comme des indicateurs de référence pour la contractualisation calculés par IDELE dans le cadre prévu par la loi EGALIM 2. Pour en savoir plus consultez nos pages Indicateurs de référence pour la contractualisation.