Retour

2018: l'année économique viande bovine. Perspectives 2019 (495 - Janvier 2019)

2018 : Les réformes ont boosté la consommation. 2019 : Le repli de la production favorisera-t-il les prix ?

Publié le par Groupe Economie du Bétail GEB (Institut de l'Elevage)
Marchés Lait et viande Bovin viande
Ce Dossier Economie de l’Elevage Annuel viande bovine fait le bilan de l’année 2018, tant en termes d’évolution de marchés des gros bovins, des broutards et des veaux de boucherie que de résultats courants des exploitations d’élevage et trace les perspectives attendues pour 2019.

2018 aura – une fois de plus – été une année de sécheresse. Une sécheresse plutôt atypique en France, puisqu’elle a débuté courant juillet mais dès le printemps sur la majeure partie de l’Europe. Le résultat le plus immédiat a été une flambée des prix des fourrages et de la paille et un afflux de vaches de réforme.

 

La nécessité d’acheter des fourrages supplémentaires, surtout dans l’Est et le Sud, est venue accentuer l’effet de la hausse des prix des carburants et des grains pour alourdir les charges. A l’inverse, l’afflux de femelles dans les abattoirs a provoqué une baisse des prix. Les prix des JB sont aussi en recul d’une année sur l’autre. Résultat : une dégradation des revenus estimée de 10 à 30% pour les systèmes bovins viande sans cultures de vente, même si les aides « calamité » ont pu limiter les dégâts.

 

Pas étonnant dans ces conditions que le cheptel allaitant ait poursuivi sa décapitalisation entamée début 2017. Il est redescendu fin 2018 sous les 3,9 millions de têtes, à son plus bas niveau depuis plus de 20 ans. Les retards de naissances au 2nd semestre 2017 ont limité les disponibilités de broutards : les exportations ont baissé de 4%. La demande européenne restant dynamique, les cours des bovins maigres se sont bien tenus, surtout en femelles.

 

La hausse de la disponibilité en viande de femelles s’est traduite partout en Europe par une forte hausse de la consommation, estimée à 2% /2017 en France comme en UE. Les importations européennes ont grimpé de 6%, favorisées en particulier par la dégradation des monnaies sud-américaines. C’est un vrai paradoxe par rapport aux messages anti-viande qu’on nous serine ! Mais cela souligne aussi une profonde mutation de la consommation de viande bovine, qui n’est plus portée que par la restauration hors domicile et les plats cuisinés. Pas facile dans ce contexte de distinguer la viande d’origine allaitante !

 

Pour 2019, le repli des disponibilités de viande bovine devrait dicter le marché. En effet, la conjoncture laitière part sur des bases saines après la résorption des stocks communautaires de poudre de lait. En France, on s’attend à une forte baisse des réformes, mais aussi des JB, et à une production de viande bovine qui pourrait revenir au niveau de 2014. En revanche, il y aura un peu plus de broutards disponibles. Cette conjoncture pourrait ouvrir la porte à davantage d’importations de viande de pays tiers, et il faudra toujours suivre de près les négociations commerciales avec le Mercosur, l’Australie ou les Etats-Unis.

 

Le contexte européen devrait donc, sauf accident, être relativement positif pour les cours des bovins ; qu’en sera-t-il sur le marché français avec l’application de la loi Egalim ? Les signaux seront-il suffisants pour stopper la décapitalisation allaitante en cours ?

Les chiffres concernant le coût de production ou le prix de revient contenus dans cette publication ne peuvent pas être considérés comme des indicateurs de référence pour la contractualisation calculés par IDELE dans le cadre prévu par la loi EGALIM 2. Pour en savoir plus consultez nos pages Indicateurs de référence pour la contractualisation.