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Le marché mondial de la viande bovine. Année 2016. Perspectives 2017 (Dossier Economie n°489 - mai 2018)

Marché mondial du boeuf : Cap à l’Est !

Publié le par Groupe Economie du Bétail GEB (Institut de l'Elevage)
Marchés Lait et viande Bovin viande
La hausse de production chez les grands exportateurs mondiaux et l’explosion de la demande asiatique ont boosté les échanges mondiaux de viande bovine en 2017. Ce constat de croissance se répètera en 2018. Mais 2018 sera aussi l’année de tous les dangers pour le bœuf européen, monnaie d’échange dans les négociations d’accords bilatéraux.

La hausse de production chez les grands exportateurs mondiaux et l’explosion de la demande asiatique ont boosté les échanges mondiaux de viande bovine en 2017. Ceux-ci ont progressé de 6%, après un passage à vide en 2015 et 2016 dû alors à la réduction de l’offre au Brésil et en Océanie et aux difficultés indiennes à l’export.

 

L’Asie est plus que jamais la cible privilégiée des grands exportateurs. La consommation se développe bien sûr toujours en Chine, mais aussi dans les pays les plus développés à travers la restauration hors domicile comme au Japon et en Corée. Ainsi, la région absorbe à présent plus de 40% de la viande bovine échangée sur la planète. Les autres grands continents importateurs ont plutôt réduit leurs achats, soit par manque de pouvoir d’achat comme en Égypte, soit pour des raisons politiques comme en Russie ou en Algérie, soit enfin pour des raisons de traçabilité et de garanties sanitaires insuffisantes, comme la viande brésilienne a pu en faire les frais en UE.

 

Les USA (15% des exportations mondiales de viande bovine) et le Mercosur (32%) consolident leur place sur la scène internationale. Les volumes océaniens (22% des flux mondiaux) restaient encore en 2017 limités par les disponibilités.

L’Inde (20% des flux en volume) est parvenue à profiter de la croissance de la demande asiatique malgré les grandes difficultés rencontrées par le secteur face à l’hindouisme politique radical et excluant. Les exportations de l’Union européenne ont encore progressé, mais restent marginales (3% des flux) face à celles des géants mondiaux.

 

En bovins vivants, les acheteurs se concentrent de plus en plus autour de la Méditerranée où les besoins continuent de croître. À l’exception des bovins espagnols, l’origine européenne a toutefois été handicapée vers cette destination par un euro fort et par le retour des bovins brésiliens.

 

2018 sera le prolongement de 2017. Après plusieurs années de capitalisation, une nouvelle hausse de production est attendue dans les Amériques (USA, Mexique, Brésil, Argentine, Paraguay…) et l’Australie signera son grand retour.

Face à cette offre supplémentaire, la demande asiatique sera au rendez-vous, et celle des pays pétroliers devrait bénéficier de la hausse des prix de l’énergie. L’Union européenne pourra profiter du boom de la demande chinoise grâce à l’ouverture du marché à plusieurs États membres. Les premiers envois de viande française sont prévus

pour juillet ! En revanche, l’euro qui progresse toujours face à presque toutes les autres monnaies ampute la compétitivité sur pays tiers.

 

2018 sera aussi l’année de tous les dangers pour l’UE, entre les négociations avec le Mercosur qui pourraient finir par aboutir et le lancement de celles avec l’Australie et la Nouvelle-Zélande.

Les chiffres concernant le coût de production ou le prix de revient contenus dans cette publication ne peuvent pas être considérés comme des indicateurs de référence pour la contractualisation calculés par IDELE dans le cadre prévu par la loi EGALIM 2. Pour en savoir plus consultez nos pages Indicateurs de référence pour la contractualisation.