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[JTC 2022] L'élevage des chevrettes

Publié le par Bertrand Bluet (Institut de l'Elevage), Philippe Thorey (Institut de l'Elevage / Le Pradel), Karine Lazard (C.A. Cher (18)), Nicolas Ehrhardt (OMACAP)
Alimentation - Abreuvement Reproduction Hygiène et sécurité Caprin

Un guide pratique pour l'élevage des chevrettes

Bertrand Bluet, idele


La maîtrise de l’élevage des chevrettes est essentielle à l’efficacité technico-économique d’un atelier caprin. Pour autant, les conditions de réussite sont nombreuses et évoluent rapidement avec l’âge des animaux. Tout doit être raisonné et mis en œuvre avec minutie, période par période : précautions sanitaires, alimentation, logement, reproduction, organisation du travail etc. Le Groupe National d’Alimentation Caprine finalise un guide de l’élevage des chevrettes à paraître en fin d’année synthétisant l’état des connaissances et des recommandations pratiques issues d’expériences de terrain. Les Journées Techniques Caprines sont l’occasion d’en présenter le contenu en zoomant sur la conduite de l’alimentation lactée et post-sevrage, l’organisation du travail et la gestion du CAEV. Bertrand Bluet, Philippe Thorey (IDELE), Karine Lazard (Chambre d’Agriculture du Cher), Nicolas Ehrhardt (FRGDS NA)

 

La phase lactée

Philippe Thorey, idele

Le projet PEI TALC (2016-19), porté par le PEP Caprin avait pour objectif d’étudier l’optimisation de l’allaitement des jeunes caprins à partir du lait maternel acidifié ou thermisé ou du lait de vache acidifié pour apporter des réponses aux éleveurs en Agriculture Biologique.

Le projet a étudié la possibilité d'utiliser ces laits d'un point de vue technique, zootechnique, sanitaire, économique et des conditions de travail. Il s'est intéressé également au pouvoir assainissant de l'acidification sur les virus responsables du CAEV et sur les Mycoplasmes.

Le PEI TALC comportait des essais en fermes expérimentales (Pradel / St Genest Malifaux), en laboratoires (Vet AgroSup/ ANSES et INRAE / Université Lyon 1) et enquêtes et suivis en fermes (CA 26 et GDS 26)

Les principaux résultats sont :

 

  • l'acidification du lait de chèvre comme appliquée en ferme - sur 24H avec un objectif de pH<5 - ne permet pas un assainissement en mycoplasmes ou en SLRV responsables du CAEV. Donc cette technique n'est pas à recommander en termes sanitaires. Néanmoins elle se réalise facilement avec repiquage d'un pied de cuve (20% du volume) à 20°C et elle doit être suivie avec des mesures du pH pour anticiper toute dérive.
  • les croissances obtenues avec du lait maternel acidifié et thermisé sont bonnes (>200g/j) et correspondent aux recommandations. Celles obtenues avec du lait de vache acidifié sont plus basses, à la limite des recommandation (180 g/j) et donc ces résultats demanderaient à être complétés.
  • la technique du lait maternel acidifié est intéressante au niveau travail sauf par rapport aux aliments d'allaitement distribués automatiquement (50% de temps d'astreinte en plus). La technique du lait thermisé (56°C pendant 1h) n'est vivable que si le matériel pour chauffer le lait est de dimension suffisante pour ne réaliser qu'un cycle par jour et permet de faciliter son transport.
  • D'un point de vue économique, les techniques valorisant le lait maternel impliquent fréquemment un surcout par rapport aux aliments d'allaitement. les facteurs les plus influençants sont : la proportion de lait non commercialisable utilisé, le prix de vente ou de valorisation du litre de lait ainsi que le temps travail.

Points de vigilance pour faciliter le travail

Karine Lazard, Chambre d'Agriculture du Cher

Pour réussir l’élevage des chevrettes, l’éleveur (euse) doit disposer du temps et des moyens nécessaires pour bien faire son travail. Si ce n’est pas le cas, des impasses seront faites, avec en conséquence des risques pour les animaux, pathologies, mortalité, croissance insuffisante...des risques pour la santé de l’éleveur, maux de dos, de  genoux, accidents…

Points de vigilance toujours vrai en chèvrerie et nurserie : 

  • Accéder aux animaux sans avoir à enjamber de barrières ni à sauter : par exemple des portillons qui permettront aussi de déplacer les animaux sans avoir à les porter.
  • Disposer de points d’eau chaude et froide et d’une évacuation pour faciliter le lavage des mains et du matériel en chèvrerie et en nurserie 

Le travail lié à l’élevage des chevrettes évolue dans le temps.   Il peut être réparti en 5 étapes entre la naissance et la mise-bas, avec pour chacune des besoins et donc des points de vigilance particuliers. Prévoir, organiser, installer en prenant en compte ces points de vigilance, peut faciliter le travail et la vie … de l’éleveur et des chevrettes.

 

Le CAEV...

Comment agir pour protéger les chevrettes

Nicolas Ehrhardt, FRGDS Nouvelle-Aquitaine