Les filières bovines en Algérie (451-Novembre 2014)
Le développement local ne tarit pas le besoin d'importations
L’Algérie est et restera un des principaux importateurs mondiaux de produits agricoles ; céréales et produits laitiers en tête. Au lendemain de son indépendance, misant sur ses importantes recettes pétrolières, l’État algérien a mis en place des politiques d’importation alimentaire pour privilégier le développement de l’industrie lourde : il garantissait à chaque Algérien un approvisionnement à bon marché en produits alimentaires de base, dont le pain et le lait.
Après le blocage économique des années 80 puis la décennie de la guerre civile, le Gouvernement a choisi de libéraliser l’économie et de réinvestir dans l’agriculture pour tenter de juguler le chômage. Il fait en outre face aujourd’hui à deux nouveaux défis : l’amenuisement de ses réserves pétrolières et gazières, et le renchérissement des denrées alimentaires importées. Depuis le début des années 2000, l’État a ainsi enclenché un long processus de transfert des soutiens à l’import vers le secteur productif, dans le but de mieux maîtriser ses dépenses et de stimuler la production. Mais cet objectif est pour l’instant loin d’être atteint. Plus particulièrement, les structures d’élevage bovin ne peuvent répondre que partiellement aux attentes du gouvernement, en raison du manque de ressources fourragères et d’un accès très compliqué au capital, à la formation et au foncier.
Dans le secteur laitier, les entreprises créées dans les années 2000 parviennent à croître en sécurisant localement leurs approvisionnements. Mais ce développement reste, à l’heure actuelle, très insuffisant pour épancher la soif de produits laitiers des Algériens, malgré les soutiens financiers importants des autorités.
Dans le secteur viande bovine, la faible maîtrise de la chaîne du froid et la prédominance de la boucherie traditionnelle limitent la compétition exercée par les découpes importées. Mais l’offre locale, très majoritairement issue du cheptel laitier, ne se développe pas au rythme de la demande. Ainsi, les prix de la viande flambent. L’importation d’animaux vivants pourrait booster l’offre locale, mais le maillon engraissement reste atomisé, et les systèmes actuels ne sont pas propices à la rentabilisation de broutards de type français à haut potentiel. Le transfert de savoir-faire est un véritable enjeu pour orienter la modernisation de cette filière.
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