L'élevage d'herbivores au Recensement agricole 2010 (440/441-novembre-décembre)
L’élevage d’herbivores en France : une forte diversité, un rôle territorial majeur
En 2010, la base exceptionnelle d’informations recueillies lors du recensement permet de valoriser en même temps et pour la première fois de nombreuses données administratives au niveau individuel (bases d’identification animale et quotas laitiers notamment). Parce qu’elles s’appuient sur cette enquête exhaustive, les analyses peuvent être poussées aux niveaux géographiques les plus fins pour approcher au plus près les interactions socioéconomiques et environnementales entre l’activité agricole et les territoires.
L’analyse réalisée au sein du RMT économie des filières animales, à partir des données individuelles des 291 000 exploitations (59%) ayant déclaré une activité d’élevage (herbivores et/ou granivores) parmi les 490 000 exploitations métropolitaines recensées, a d’abord porté sur une modélisation et une représentation de l’extraordinaire diversité de ces exploitations avec élevage.
Elle s’est faite à l’aide d’une typologie d’exploitations basée sur une caractérisation :
- des systèmes de production (combinaison des activités productives et des facteurs de production : terre, capital, travail).
- des types de fonctionnement (manières de produire et de valoriser les productions agricoles).
Cette analyse typologique permet d’éclairer de façon très précise l’amont des filières animales en répondant à la question qui produit quoi, comment et où ? les laits de vache, de brebis, de chèvre et les produits laitiers fermiers, les animaux maigres destinés à être engraissés en France ou à l’étranger dans d’autres exploitations, les animaux destinés à la boucherie ou au loisir (équins).
Au-delà de ce nouvel état des lieux, la comparaison des recensements successifs dans le temps et dans l’espace permet de suivre des phénomènes territorialement de plus en plus contrastées en termes de :
- dynamiques d’évolution des cheptels, des exploitations, et des productions animales en concurrence entre elles pour l’utilisation des surfaces fourragères et, depuis les nouveaux rapports de prix instaurés par la crise alimentaire mondiale de 2007/2008, avec les productions végétales dans les zones potentiellement labourables.
- dynamiques démographiques des chefs et coexploitants, concernés en élevage comme dans les autres productions agricoles par le vieillissement des actifs (à relier à l’évolution de la politique d’installation depuis le début des années 1990) et par des comportements spécifiques à certaines productions et à certaines zones (le taux de remplacement des départs avec poursuite de l’activité d’élevage laitier bovin varie de 1 à 3 suivant les zones).
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