La filière Viande bovine en Chine (473-novembre)
Dossier Economie de l'Elevage - N°473 - Novembre 2016
La viande bovine n’entre pas dans la liste des aliments emblématiques de la culture chinoise. À côté de celles du porc, du soja, du riz et du blé, la consommation de bœuf a longtemps été limitée pour des raisons économiques et sociologiques.
La progression du niveau de vie, l’influence des cuisines étrangères et l’évolution de la société ont concouru à la hausse de la consommation en dehors des zones traditionnelles. Compte tenu d’une offre contrainte par de nombreuses limites, économiques comme techniques, cette dynamique de la demande a été à l’origine d’une flambée des cours et d’un afflux de viande étrangère. Longtemps restée à l’écart du marché international de la viande bovine, la Chine est devenue, au milieu des années 2010, le 1er importateur mondial prenant en compte les flux illégaux, et donc le 2e consommateur derrière les États-Unis.
Si cette évolution est porteuse d’espoir pour les pays exportateurs de viande bovine, dont la France, les contraintes sanitaires à l’importation et les caractéristiques du marché sont bien spécifiques.
Relativement ouvert d’un point de vue tarifaire, le marché chinois de la viande bovine ne reste cependant qu’entrouvert sur le plan sanitaire : seuls 11 pays ont l’autorisation officielle d’exporter en Chine continentale. Mais une fois le sésame sanitaire obtenu, la conquête du marché reste longue et semée d’embûches. La viande locale, largement majoritaire, reste en quasi-monopole sur les marchés de plein air et la restauration chinoise, tandis que la concurrence avec la viande importée prend de l’importance dans les hypermarchés, la restauration occidentale, le e-commerce et la transformation. En outre, la compétition est rude entre les différents fournisseurs de viandes étrangères déjà autorisés. Elle se joue sur des critères comme le prix, la découpe, l’alimentation des animaux, la sécurité sanitaire… La viande australienne a été détrônée en 2016 par la viande brésilienne, moins chère. Mais elle reste la référence en termes de qualité et de communication.
La communication demeure en effet le facteur primordial pour les viandes haut de gamme sur le marché chinois. Le choix du consommateur local repose en effet, pour sa première expérience, sur le prix et sur les informations recueillies.
La viande française doit ainsi prendre en compte tous ces facteurs pour percer un jour en Chine, alors que la première étape, la levée partielle de l’embargo ESB imposé depuis 2001, vient d’être franchie début mars 2017 pour les viandes issues de bovins âgés de moins de 30 mois.
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