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2015 : l'année économique viande bovine. Perspectives 2016 (464-janvier 2016)

2015, bousculée par les aléas - 2016, dépendante du secteur laitier

Publié le par Groupe Economie du Bétail GEB (Institut de l'Elevage), Baptiste Buczinski (Institut de l'Elevage), Christèle Pineau (Institut de l'Elevage), Benoît Rubin (Institut de l'Elevage)
Marchés Lait et viande Bovin viande
Le 1er semestre avait pourtant porté de bonnes nouvelles : vive demande turque bénéficiant au marché des broutards, consommation très dynamique en Allemagne tirant le prix des réformes… Malheureusement cette embellie se retournait au début de l’été : quasi arrêt des importations grecques, et surtout sécheresse qui a durement affecté les 2/3 orientaux du territoire.

"A la croisée des chemins" : c’était le titre du Dossier annuel viande bovine il y a un an. Le bon n’a pas encore été trouvé pour redonner l’espoir à la filière ! Le 1er semestre avait pourtant porté de bonnes nouvelles : vive demande turque bénéficiant au marché des broutards, consommation très dynamique en Allemagne tirant le prix des réformes…

 

Malheureusement cette embellie se retournait au début de l’été : quasi arrêt des importations grecques, et surtout sécheresse qui a durement affecté les 2/3 orientaux du territoire.

 

La mobilisation professionnelle estivale, et le plan de soutien à l’élevage qui en a découlé, n’ont pas suffi pour retourner la tendance de fond à la stagnation des revenus des exploitations, bien souvent insuffisants pour investir dans l’avenir. Evidemment, la réapparition de la FCO à partir de la mi-septembre et la fermeture du marché turc, puis l’afflux de réformes laitières durant tout l’automne ont pesé sur les marchés du broutard et des femelles.

 

En UE, la fracture se creuse encore entre les pays du Nord et du Sud. Dans la moitié septentrionale, la consommation est plutôt dynamique, tout particulièrement en Allemagne. A l’inverse, la déprime de la demande prévaut toujours en Grèce et en Italie. La publication du rapport de l’OMS sur les liens entre consommation de viandes rouges et cancer a ajouté une crise de confiance aux effets des politiques d’austérité. Et la concurrence de la Pologne, qui se spécialise en engraissement de taurillons laitiers, se fait plus vive sur tous les marchés.

 

Pour 2016, la production française est attendue en hausse, principalement en réformes laitières, car le marché des produits laitiers paraît durablement plombé. Cette crise laitière aura des impacts partout en UE : la production européenne de viande bovine devrait encore augmenter de 2%, après la hausse de 3% en 2015. Heureusement, les charges seront en baisse, côté énergie, mais aussi aliments du bétail, car la crise des matières premières est générale dans le sillage des bas prix du pétrole. Le salut pourrait venir des marchés qui ont mieux résisté à la crise économique : l’export vers l’Europe du Nord, mais aussi le haché dont l’origine allaitante doit être source de valeur ajoutée plutôt que de surcoûts.

 

Plus que jamais, il s’agit de définir ensemble les systèmes de production durables et rentables où investir, pour permettre aux éleveurs de bien vivre, pour résister aux aléas qui se multiplient, mais aussi pour répondre aux attentes des consommateurs qui évoluent rapidement.

Les chiffres concernant le coût de production ou le prix de revient contenus dans cette publication ne peuvent pas être considérés comme des indicateurs de référence pour la contractualisation calculés par IDELE dans le cadre prévu par la loi EGALIM 2. Pour en savoir plus consultez nos pages Indicateurs de référence pour la contractualisation.