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Statistiques des inséminations sur femelles laitières : le croisement laitier, campagne 2024

Bilan des inséminations animales bovines en 2024

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Choix des reproducteurs Reproduction Bovin lait
Malgré une popularité croissante, le croisement laitier ne peut échapper à la baisse globale du cheptel laitier français. Cela fait maintenant plusieurs années que sa proportion au sein des élevages est stable mais le volume d’IA croisées lait tend à baisser. Encore peu d’élevage ont adopté le croisement laitier comme stratégie complète sur leurs troupeaux : 3% des cheptels laitiers.

Retrouvez l'intégralité des observations dans le document à télécharger en bas de page.

Les données de cet article sont obtenues à partir des données enregistrées par les entreprises de mise en place (EMP) et les éleveurs inséminateurs (IPE) dans le Système National d'Information Génétique des bovins (SIG) au 15 avril 2025. Les résultats sont présentés à l'échelle de la campagne d'inséminations animales : du 1er octobre 2023 au 30 septembre 2024.

Evolution du volume d'inséminations en croisement laitier

Parmi les inséminations sur femelles laitières par un taureau enregistré en monte publique, que ce soit en insémination première (IAP) ou sur les inséminations totales (IAT), les IA en croisement laitier représentent 6% des inséminations, proportion équivalente à la campagne précédente.
On dénombre 347 315 inséminations dont 185 106 IA premières en croisement laitier sur la campagne 2023-2024. 

 

On observe depuis plusieurs années une baisse progressive du nombre d'inséminations totales sur femelles laitières, en lien notamment avec la décapitalisation du cheptel laitier français.

Le nombre d'inséminations en croisement laitier présente une tendance à la hausse jusqu'en 2018-2019, campagne où le nombre d'IAT croisées lait est le plus important avec environ 377 000 doses mises en place. Une augmentation des volumes de croisement laitier et une baisse du nombre d'IA totales entrainent une hausse progressive de la proportion d'IA en croisement laitier sur femelles laitières jusqu'en 2018-2019.

A partir de la campagne 2019, on constate une accélération de la baisse du nombre d'IA totales sur femelles laitières : -7% entre la campagne 2019 et 2024. Malgré une popularité croissante, le croisement laitier ne peut rivaliser avec la baisse globale de l'insémination. Sur la même période, le volume d'IA croisées lait baisse aussi de -8%.
Ainsi,la proportion de croisement laitier se maintient sur les dernières années.

Répartition géographique de IA premières en croisement laitier en 2024

 

Globalement, le croisement laitier est peu pratiqué dans les grands bassins laitiers de Bretagne, des montagnes de l’est et d’Auvergne-Rhône-Alpes (<6% des IA premières). Toutefois, les régions de Normandie et des Hauts-de France ainsi que les départements de Moselle et Meurthe-et-Moselle présentent des proportions d’utilisation plus élevées. On retrouve également une part plus forte d’IAP en croisement laitier dans les zones de faible densité de vaches laitières.
C’est également dans ces zones que l’on note la plus forte augmentation de la part d’IAP croisées lait depuis 5 ans (jusqu’à +3,5%). Au contraire, les zones laitières avec un taux élevé de croisement laitier aujourd’hui ont vu diminué leur proportion de croisement laitier depuis 5 ans, notamment dans les Hauts-de-France.

Les élevages qui pratiquent le croisement laitier

Plus de la moitié (53%) des 34 760 cheptels qui réalisent au moins 10 IAP sur femelles laitières ont utilisé au moins une fois de la semence d'un taureau d'une autre race que leurs femelles.

On comptabilise 1 119 troupeaux en France où plus de 75% des IAP sont réalisées en croisement laitier (dont 441 troupeaux à 100%). Ils représentent 3% des troupeaux laitiers à plus de 10 IAP laitières.

Peu d'éleveurs réalisent plus de la moitié de leurs inséminations laitières en croisement laitier. On observe plus souvent des croisements laitiers sur quelques femelles du cheptel. On peut supposer que le croisement laitier est une pratique qui intrigue les éleveurs laitiers : nombreux sont ceux qui s'essayent à la pratique sur quelques femelles de leurs troupeaux, mais très peu d'entre eux se sont engagés entièrement dans une stratégie de croisement sur l'intégralité de leur troupeau.

La dynamique des races de femelles laitières inséminées en croisement laitier

Entre 2014 et 2019, on observe une hausse de 16% du nombre d'inséminations premières en croisement laitier. Depuis 2019, la dynamique des IAP croisées lait s'est stabilisée. On note un volume assez constant, voire en légère baisse (-2% entre 2019 et 2024) avec environ 185 000 IAP croisées lait par an.

Les femelles croisées laitières (code race=39) représentent la majorité des femelles inséminées en croisement laitier, avec une proportion variant de 65% à 74% en fonction des années. Depuis 2019, avec des volumes globaux qui se sont stabilisés, le nombre d'IAP croisées lait sur Prim’holstein diminue pour laisser plus de place aux femelles croisées qui voient leur volume augmenter.

Les grandes races laitières françaises présentent des proportions d'IAP croisées lait faibles : environ 2% des IAP

Les doses de taureaux laitiers utilisées en croisement lait

La part des doses des taureaux de races Prim'holstein, Montbéliarde, Normande, Abondance et Tarentaise utilisées sur des femelles laitières d'autres races est faible (<=10%).
Entre 35% et 40% des doses des taureaux de race Brune, Simmental et Jersiaise sont réalisées sur des femelles d'autres races laitières.

Parmi les races de taureaux avec un volume d'IA plus faible, des races à plus petits effectifs et régionales, on observe une proportion plus forte des doses en croisement laitier : entre 50% et presque 80% de l'ensemble de leurs doses sur femelles laitières.
Il y a une proportion bien plus forte d'IA de retour que d'IA premières. Suite à plusieurs échecs d'IA, une des pratiques historiques est d'inséminer les femelles, en dernière chance, avec un taureau laitier de la race régionale, souvent considéré comme plus fertile (Vosgien, Ferrandais, etc...). 

Depuis 10 ans, la part d'IAP en croisement laitier assurée par un taureau Prim'holstein, Montbéliard ou Normand est passée de 81% à 70% au profit du développement d'autres races comme les taureaux de race Jersiaise, Rouge scandinave ou encore Brune
Depuis 2019, l'activité et la répartition des races de taureaux utilisées en IAP croisées lait est stable. On note une légère hausse sur les dernières campagnes du volume de taureaux Prim'holstein.

Quels sont les croisements entre race les plus courants ?

Il existe une grande diversité de croisements réalisés dans les élevages en première insémination :

  • Croisements laitiers les plus popluaires :
    • Femelles croisées et taureaux Prim'holstein (38% des IAP croisées lait)
    • Femelles croisées et taureaux Montbéliards (11%)
    • Femelles croisées et taureaux Normand (7%).
  • Parmi les femelles inséminées en croisement lait, la part de celles inséminées avec un taureau Prim'hosltein :
    • 52% des femelles Montbéliardes
    • 63% des femelles Normandes
    • 73% des femelles Brunes
    • 90% des femelles Pie-Rouge
  • Plus d'1/3 des IAP croisées lait sur femelles Prim'holstein sont réalisées avec des taureaux Montbéliards
  • Les taureaux de races Simmental et Vosgienne sont populaires chez les femelles Montbéliardes
  • La plus grande diversité de race de taureaux utilisés se trouve chez les femelles de race Prim’holstein, race la plus présente en France avec des performances en production laitière importante. Elle est un support intéressant pour valoriser à la fois de la quantité et de la qualité de lait en l'associant avec une autre race de taureau.

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