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Statistiques des inséminations sur femelles allaitantes, campagne 2024

Bilan des inséminations animales bovines en 2024

Publié le
Choix des reproducteurs Reproduction Bovin viande
Sur la campagne 2023-2024, 12% des inséminations sont mises en place sur femelles allaitantes (750 000 IA). De nouveau cette année, le nombre d'IA premières sur femelles allaitantes est stable par rapport à la campagne précédente : tout autant de femelles ont été mises à la reproduction par insémination qu'en 2022-2023. Une légère hausse du nombre d'IA totales est visible : + 0,5% /campagne précédente. Plusieurs hypothèses sont possibles dont une hausse des échecs à l'IA ou une baisse du recours au taureau pour les retours en chaleur.

Retrouvez l'intégralité des observations dans le document à télécharger en bas de page.

Notre étude analyse l'activité des inséminations premières (IAP) et nous permet de mettre en évidence les choix génétiques réalisés en première intention par les éleveurs lors de la mise à la reproduction de leurs femelles sur la campagne d'inséminations d'octobre 2023 à septembre 2024.

Evolution du volume d'inséminations sur femelles allaitantes

Parmi les 6 440 000 inséminations mises en place en France en 2023-2024, 12% sont réalisées sur femelles allaitantes. Dans cette filière la monte naturelle est très présente.

Parmi les inséminations sur femelles allaitantes, le choix majeur est une IA en race pure, chez les génisses (89%) et chez les vaches (84%).

Depuis 5 ans, par rapport à la campagne 2018-2019 :

  • le nombre d'IAP a diminué de -6,8%, soit - 37 376 IAP
  • le nombre d'IAT a diminué de -6,7%, soit -52 542 IAT
  • Le ratio race pure / croisement est stable

Sur les dernières années, la baisse semble ralentir avec un volume d'IAP constant entre 2023 et 2024. Les IAP sont stables et les IAT en hausse sur la dernière campagne ; cela amène à s'interroger sur les réussites à la reproduction.

Répartition géographique des IA premières sur femelles allaitantes

Parmi les inséminations mises en place dans les filières bovines, la part d’IA sur femelles allaitantes se concentre notamment dans les bassins allaitants du Massif central, dans les Pyrénées-Atlantiques ainsi qu’à la jonction des départements des Deux-Sèvres, Maine-et-Loire et Vendée. On retrouve également une activité assez marquée au Pas-de-Calais, dans les Ardennes ainsi qu’en Moselle.
L’évolution de l’activité insémination depuis 5 ans est globalement à la baisse, notamment dans la partie sud-ouest de la France On retrouve un nombre d’IAP en légère hausse notamment dans les départements d’Auvergne-Rhône-Alpes ou en Bretagne et Normandie.

Ces observations sont valables également si l’on regarde le nombre de cheptels qui inséminent des vaches allaitantes : les plus fortes baissent sont visibles dans le sud-ouest, tandis que le département du Rhône a plus que doublé son effectif de cheptels allaitants qui inséminent en 5 ans.

Nombre d'élevages où des femelles allaitantes sont inséminées

En 10 ans, le nombre d'élevages réalisant au moins 10 IAP sur femelles allaitantes a baissé de -21%, soit 3 591 élevages en moins. Entre 2023 et 2024, on enregistre une baisse de -1,3% du nombre d'élevages allaitants qui pratiquent l'insémination.

Evolution de l'activité IAP récente par race de femelles allaitantes

A l'échelle nationale, toutes races confondues, 86% des IAP sur femelles allaitantes ont été réalisées en race pure. Quelques races sont utilisatrices du croisement avec d'autres races de taureau comme l'Aubrac (40%) ou la Salers (34%).

Parmi les inséminations sur femelles allaitantes, 43% sont des IA premières sur femelles Charolaises, 17% sur Limousines et 15% sur Blond d'Aquitaine. Ces trois races représentent à elles seules 3/4 des inséminations sur femelles allaitantes.

L'évolution du volume d'IAP sur les 3 dernières années est assez stable pour toutes les races de femelles. On peut toutefois noter en proportion une baisse progressive chez les Blonde d'Aquitaine et une hausse chez les femelles Aubrac. 

Evolution de l'activité IAP chez les taureaux de races allaitantes

A l'échelle nationale, toutes races de taureaux allaitants confondues, la majorité des doses d'IA premières sont mises en place sur femelles laitières (54%).

Certaines races de taureaux allaitants sont spécialisées dans le croisement sur femelles laitières : Angus, Blanc bleu, Hereford et Inra95 où plus de 80% de leurs doses IAP sont mises en place sur femelles laitières.

Les Limousins et Charolais ont une activité non négligeable en proportion en croisement : un peu moins de 40% de leurs IAP sont sur femelles laitières. La majorité de leur activité reste en race pure.

La majorité des doses IAP des autres races de taureaux allaitants sont en race pure.

Les races de taureaux allaitants utilisées en croisement sur femelles laitières voient leur volume d'IA augmenter depuis 10 ans (Blanc Bleu, Inra95, Angus). L'Angus a connu une évolution exponentielle, notamment sur les 5 dernières années. L'évolution des Blanc Bleu a aussi été très forte mais tend à se ralentir : leur volume d'IAP étant même en baisse sur les dernières années. L'Inra95 continue progressivement d'augmenter son nombre d'IAP.
Les Parthenais et Aubrac ont aussi développé leur activité IA.
Les IA de taureaux Limousins et Salers se maintiennent.

Evolution mensuelle des IA premières mises en place

Chez les femelles allaitantes, le pic des IA est bien marqué entre novembre et mars : 3/4 des inséminations sont réalisées sur cette période.
Par rapport aux campagnes précédentes, on constate une hausse de +9,2% des IAP sur le mois de novembre 2023. Les mois suivants (décembre 2023 et janvier 2024) ont connu une baisse par rapport aux campagnes précédentes.
En proportion, août 2024 a connu une baisse importante (-11,5%) rattrapé en partie sur le mois de septembre 2024 qui lui a aumenté de +5,6% par rapport à la campagne précédente. 

Résultats des taux de non-retour 18-90j

Le taux de non-retour 18-90j est un indicateur qui permet de voir si les inséminations premières ont été suivies, ou non, dans l'intervalle de 18j à 90j suivant cette IAP. Cet indicateur ne prend donc pas en compte si les retours ont été effectués par un taureau de monte naturelle. Il surestime le taux de conception que l'on pourrait mesurer, mais il reste un bon indicateur. Les résultats de taux de non-retour présentés dans cette partie ne concernent que les inséminations premières en semence conventionnelle.

Les résultats de taux de non-retour sont globalement stables dans le temps pour les races allaitantes. Globalement on observe une progression de 1 à 2 points selon les races jusqu'à la campagne 2021-2022.
Toutefois, les 2 dernières campagnes sont marquées par une baisse de la réussite à l'IA première, tout comme chez les laitières. Les conditions climatiques et sanitaires ne sont pas en faveur de la reproduction des bovins ces derniers temps.

Les résultats de taux de non-retour sont influencés par la période de mise en place sur l'année : il existe un écart d'environ 10 points en moyenne entre le printemps et l'automne.

Globalement, les taux de non-retour 18-90j sur femelles allaitantes sur la campagne 2023-2024 sont bons, au-dessus de la moyenne des 10 dernières années jusqu’à l’été 2024.
En effet on constate à partir de juillet 2024 des résultats faibles voire en dessous des minimales observées depuis 10 ans notamment sur le mois d’août 2024. On s'attendrait donc à une baisse des naissances issues du cheptel allaitant à partir de mai 2025.

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