Les chiffres de l’insémination par l’éleveur, campagne 2024
Bilan des inséminations animales bovines en 2024
Volume et évolution des inséminations par l'éleveur
Durant la campagne 2024, 997 338 inséminations ont été réalisées par les éleveurs inséminateurs. Cette activité représente 16% de l'ensemble des IA totales (IAT) mises en place en France (+ 1% / campagne 2023). Parmi les inséminations IPE, la majorité (94%) est réalisée sur des femelles laitières.
C'est une pratique plus présente dans les troupeaux laitiers : 17% d'inséminations IPE sur femelles laitières contre 8% chez les femelles allaitantes.
La forte évolution des inséminations IPE est due au volume réalisé sur femelles laitières : en 10 ans, le nombre d'inséminations totales IPE sur femelles laitières a été multiplié par 2. La campagne 2024 montre une évolution du nombre d'IAT IPE de + 8% par rapport à la campagne précédente. L'insémination par l'éleveur gagne toujours du terrain.
Le volume d'IPE chez les femelles allaitantes est faible mais la progression sur 10 ans est aussi importante (x 2).
Typologie des élevages utilisant l'insémination par l'éleveur
Élevages laitiers IPE
Au cours de la campagne 2024, 37 368 troupeaux laitiers ont réalisé au moins 10 IAP. Parmi ces élevages, 5 345 ont enregistré des inséminations IPE, soit 14% d'entre eux. Pour 61% des élevages avec IPE sur femelles laitières, la pratique de l'IPE est exclusive. La majorité des éleveurs qui réalisent des IPE ne font donc plus appel à l'entreprise de mise en place (EMP).
Les zones où la part d'IA IPE sur femelle laitières est forte sont notamment les grands bassins laitiers (La Manche avec 25% des IAP IPE par exemple), ou des zones plus montagneuses (le Cantal avec 23% IPE) ou au contraire des zones avec une faible densité de vaches laitières inséminées (la Haute-Vienne avec plus de 30% IPE pour environ 5 000 IAP global). On note une hausse du nombre de troupeaux laitiers IPE depuis 5 ans notamment sur les bassins laitiers.
Élevages allaitants IPE
Au cours de la campagne 2024, 13 386 troupeaux allaitants ont réalisé au moins 10 IAP. Parmi ces élevages, 948 ont enregistré des inséminations IPE, soit 7% d'entre eux. Pour 74% des élevages avec IPE sur femelles allaitantes, la pratique de l'IPE est exclusive.
Les départements avec le taux le plus élevé d'IAP IPE sont notamment la Maine-et-Loire, Haute-Vienne et Mayenne (20% IPE), sans compter le Doubs et les Pyrénées-Orientales où les volumes sont faibles. La hausse du nombre de troupeaux allaitants IPE augmente notamment en Bretagne et dans le Massif-Central.
Place des inséminations IPE par race de femelles
Les IA IPE sont majoritairement mises en place sur des femelles Prim'holstein (77%). Les autres races laitières sont peu représentées.
Depuis 10 ans, la part d'IA mises en place en IPE augmente progressivement pour toutes les races de femelles laitières, à des vitesses différentes. Les Prim'holstein et femelles croisées connaissent une augmentation rapide passant de 6% et 7% en 2014 à 19% d'IA IPE en 2024. Les femelles de race Jersiaise ont toujours des taux IPE plus haut : en 2024, 27% des IA sur ces femelles sont des IPE.
Chez les femelles allaitantes, l'utilisation est plus modeste : chez les plus grandes races, la Parthenaise atteint 10% IPE et la Charolaise 9%. L'évolution de cette pratique est plus lente dans cette filière.
Proportion des doses de taureaux mises en place par les éléveurs inséminateurs
A propos des taureaux de race laitière, on observe une augmentation de la part des doses de taureaux par race en faveur de l'IPE. Aujourd'hui 1/3 des doses de taureaux Rouge Scandinave (code race=44) sont mises en place par IPE, presque 1/4 pour les doses de taureaux Jersiais. Bientôt, si la tendance actuelle se poursuit, 1 IA sur 5 sera IPE pour les taureaux de race Brune et Prim'holstein.
Chez les taureaux de race allaitante on note notamment la part d'IPE forte chez les Angus (42%) et les Blanc Bleu (27%), majoritairement utilisés sur femelles laitières. La part de doses IPE mises en place chez les autres races évolue plus progressivement. On peut noter aussi les taureaux Inra95 dont la courbe augmente plus vite (10% IPE en 2024).
Délai d'enregistrement des inséminations
Pour assurer la traçabilité de la semence des reproducteurs, la réglementation demande que les entreprises de mise en place déclarent les IA dans le SIG dans un délai de deux semaines et les éleveurs inséminant au sein de leur troupeau dans un délai d'un mois.
Pour l'ensemble des inséminations réalisées sur la campagne 2024 et enregistrées avant le 15/04/2024, le délai moyen est de 4 jours. Le délai moyen d'enregistrement dans le SIG des éleveurs IPE est de 14 jours, il tend à se réduire sur les dernières campagnes, mais une marge d'amélioration existe dans les départements où ces écarts sont les plus importants.
En 2024, on constate que 15% des IA IPE sont déclarées hors-délai, c'est-à-dire au-delà des 30 jours réglementaires. Ce laps de temps correspond à un intervalle dans lequel une IA de retour aurait potentiellement pu être effectuée. Cela souligne l'impossibilité d'interprétation des taux de non-retour selon le type d'opérateur IPE et EMP.
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