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L’hétérosis : quel impact sur les performances ? (croisement holstein x normand)

Publié le par Pascale Le Mezec (Institut de l'Elevage)
Choix des reproducteurs Reproduction Performances et phénotypes Bovin lait
L'hétérosis (ou vigueur hybride) est un effet spécifique du croisement entre deux races (ou lignées) différentes. En pratique cet effet se traduit pour les animaux croisés par des performances supérieures à la moyenne de leurs deux races parentales. Ce "bonus", premier bénéfice attendu du croisement, est, en pourcentage, variable selon les caractères. Il est souvent plus important pour des caractères peu héritables telles les aptitudes fonctionnelles.

 

 

Les animaux et les troupeaux étudiés

 

Pour estimer l’effet de l’hétérosis, il faut disposer de troupeaux où sont élevées en même temps des vaches de race pure et des vaches croisées. La population d’étude est issue de troupeaux au contrôle laitier, avec des performances enregistrées pour la production (lait, MP, MG, TP, TB, pour les lactations 1 à 3), la santé de la mamelle (comptages cellulaires), la reproduction (taux de conception, intervalle vêlage-IA1). Seules les femelles pures holstein,  pures normandes et croisées holstein x normand sont conservées, dans les troupeaux où on compte au moins trois vaches croisées chacune des 10 années. Au total, ce sont 1 033 troupeaux, et 55 741 vaches qui constituent la population d’étude de l’effet d’hétérosis en croisement holstein x normand.

 

Les performances des populations croisées

 

Entre une vache 100% holstein et une vache 100% normande, plusieurs stades du mélange racial peuvent exister. Les points forts des deux races ne sont pas les mêmes, et les animaux à ces différents stades montrent des performances différentes :

 

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Pour la fertilité, les vaches 50%holstein / 50%normand (F1) se distinguent par des performances meilleures que la moyenne de leurs races parentales : ce bonus vient de l’hétérosis qui apporte une vigueur supplémentaire. Mais attention, le croisement holstein x normand maintient en première génération un niveau de cellules proche de la holstein, sans le diminuer, bien que la race normande soit moins bien située que la holstein pour ce caractère. Comme pour le croisement holstein x montbéliard, pour la quantité de lait (305j équivalent adulte), les F1 montrent des résultats intermédiaires, et donc sans avantage par rapport à la moyenne des races parentales.

Selon la proportion de holsteins, de normandes et de croisées dans ces troupeaux, les systèmes et niveaux de production sont différents et peuvent masquer sur l'ensemble des troupeaux étudiés l'hétérosis espéré aussi pour la production.

 

Un effet d’hétérosis jusqu'à 6% des performances pour les F1

 

Les mesures de l’hétérosis dans nos conditions et pour l’association des deux races holstein et normande ont donné les résultats suivants :

 

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L’effet d’hétérosis est important pour la quantité de lait et pour les caractères liés à la reproduction : il représente un bonus d’environ 6% de plus que la moyenne des deux races parentales. Il est plus faible pour les comptages cellulaires (SCS) et quasi nul pour les taux. Cependant, dans les résultats de production laitière, l'effet d'hétérosis (bien que favorable et estimé à 494 kg) n'apparait pas de façon évidente.

En général, l’hétérosis est plus marqué pour les caractères peu héritables, comme les aptitudes fonctionnelles, et peu important pour les caractères très héritables, comme les taux.

Cet effet d’hétérosis se manifeste à 100% en première génération de croisement (F1). Au bout de quelques générations, il s’équilibre autour de 66% dans un croisement alterné (2 voies), alors qu’en croisement rotatif (3 voies ou plus), il se manifeste encore à 85%. Le croisement 3 voies ou plus valorise mieux cet apport spécifique du métissage.

 

Référence : Charlotte Dezetter, Evaluation de l'intérêt du croisement entre races bovines laitières, 2015. Thèse de doctorat Oniris-Ecole nationale vétérinaire agroalimentaire et de l'alimentation Nantes-Atlantique. 225 pp.

 

 

 

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