L’hétérosis : quel impact sur les performances ? (croisement holstein x montbéliard)

Les animaux et les troupeaux étudiés

Pour estimer l’effet de l’hétérosis, il faut disposer de troupeaux où sont élevées en même temps des vaches de race pure et des vaches croisées. La population d’étude est issue de troupeaux au contrôle laitier, avec des performances enregistrées pour la production (lait, MP, MG, TP, TB, pour les lactations 1 à 3), la santé de la mamelle (comptages cellulaires), la reproduction (taux de conception, intervalle vêlage-IA1). Seules les femelles pures holstein,  pures montbéliardes et croisées holstein x montbéliard sont conservées, dans les troupeaux où on compte au moins trois vaches croisées chacune des 10 années. Au total, ce sont 1 137 troupeaux, et 52 902 vaches qui constituent la population d’étude de l’effet d’hétérosis en croisement holstein x montbéliard.

Les performances des populations croisées

Entre une vache 100% holstein et une vache 100% montbéliarde, plusieurs stades du mélange racial peuvent exister. Les points forts des deux races ne sont pas les mêmes, et les animaux à ces différents stades montrent des performances différentes :

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Pour les cellules et la fertilité, les vaches 50%holstein / 50%montbéliard (F1) se distinguent par des performances meilleures que la moyenne de leurs races parentales : ce bonus vient de l’hétérosis qui apporte une vigueur supplémentaire. Comme pour le croisement holstein x normand, pour la quantité de lait (305j équivalent adulte), les F1 montrent des résultats intermédiaires, et donc sans avantage par rapport à la moyenne des races parentales. Selon la proportion de holsteins, de montbéliardes et de croisées dans ces troupeaux, les systèmes et niveaux de production sont différents et peuvent masquer sur l'ensemble des troupeaux étudiés l'hétérosis espéré aussi pour la production.

Un effet d’hétérosis jusqu'à 6% des performances pour les F1

Les mesures de l’hétérosis dans nos conditions et pour l’association des deux races holstein et montbéliarde ont donné les résultats suivants :

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L’effet d’hétérosis est important pour la quantité de lait et pour les caractères liés à la reproduction : il représente un bonus d’environ 6% de plus que la moyenne des deux races parentales. Il est plus faible pour les comptages cellulaires (SCS) et quasi nul pour les taux. Cependant, dans les résultats de production laitière des F1, l'effet d'hétérosis (bien que favorable et estimé à 524 kg) n'apparait pas de façon évidente.

En général, l’hétérosis est plus marqué pour les caractères peu héritables, comme les aptitudes fonctionnelles, et peu important pour les caractères très héritables, comme les taux.

Référence : Charlotte Dezetter, Evaluation de l'intérêt du croisement entre races bovines laitières, 2015. Thèse de doctorat Oniris-Ecole nationale vétérinaire agroalimentaire et de l'alimentation Nantes-Atlantique. 225 pp.