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L'activité IPE continue de progresser en 2021

Les chiffres de l'insémination par l'éleveur en 2021

Publié le par Denis Faradji (Institut de l'Elevage), Sandra Dominique (Institut de l'Elevage)
Reproduction Choix des reproducteurs Evaluations et index Génomique Bovin lait Bovin viande
En 2021, la pratique de l'insémination par l'éleveur continue de se développer et a franchi le cap des 800 000 doses mises en place. Cette pratique est présente sur tout le territoire et représente 13% de l'activité insémination totale. L'insémination par l'éleveur concerne majoritairement les élevages laitiers des zones de forte densité et particulièrement les élevages de tailles importantes qui réalisent plus de 100 inséminations premières durant leur campagne de reproduction.

L’analyse de l’activité IA dans les élevages IPE (insémination par l’éleveur) est présentée pour la première fois cette année, par campagne d’activité entre les dates du 01/10 de l’année n-1 (2020) et le 30/09 de l’année n (2021), aussi les termes « campagne 2021 » ou « 2021 » utilisés dans cette publication se réfèrent à cette période.

L’acte d’insémination réalisé directement par l’éleveur dans son troupeau est une pratique qui se développe. La popularité croissante de cette pratique est en lien avec l’augmentation de la taille des troupeaux et avec la volonté des éleveurs de piloter de façon autonome la reproduction de leurs animaux, tant en réduisant le coût des mises en place, qu’en maîtrisant l’acte technique.

Activité insémination par l’éleveur sur la campagne 2021

En 2021, on dénombre 834 256 inséminations bovines (IA totales) enregistrées dans 5 604 élevages, soit 7,5% des élevages qui pratiquent l’insémination. Globalement l'activité IPE correspond à 13% de l’ensemble des IA totales (IAT) mises en place en France. Sur cette campagne, ce sont 63 407 IAT supplémentaires qui ont été réalisées par les IPE, cela représente une augmentation de +8% des inséminations et de +4% du nombre d’élevages par rapport à la campagne précédente. Ce ratio est identique sur les IA premières (IAP). La figure 1 montre l’évolution progressive et régulière de l’activité IPE depuis 2010.

  • Le cap des 800 000 doses mises en place a été franchi,
  • En dix ans les inséminations réalisées par les IPE, ont progressé de +521 000 IAT.

L'activité réalisée par les éleveurs-inséminateurs progresse en 2021

Sur la totalité des IA réalisées en France, on enregistre sur la campagne 2021 une activité en recul de -1,3% d’IAT par rapport à 2020. Si les Entreprises de Mises en Place (EMP) réalisent toujours la plus grande majorité des IA, leur activité baisse de -2,6% en IAT et en IAP, quand celle effectuée par les éleveurs IPE progresse +8,2% en IAT et de +7,6% en IAP.Toutefois, elle ne la compense pas et cette progression est en recul de -1,5% par rapport à celle enregistrée en 2020 (tableau 1).

Typologie des IA réalisées par les éleveurs-inséminateurs

Principales races de taureaux utilisées

Dans les élevages IPE 74% des IAT sont réalisées avec des taureaux Prim’holstein (56%) et Blanc-bleu (18%), viennent ensuite les taureaux de race Montbéliarde, Charolaise, Limousine et Normande. La figure 2 ci-dessous décrit les principales races de taureaux mises en place par les éleveurs IPE.

La figure 3 présente sur quel type de femelles, sont utilisés les taureaux de races bouchères ou allaitantes. Les races Inra95 et Blanc Bleu à forte muscularité et la race hereford sont utilisées quasi exclusivement en croisement sur femelles laitières, les doses de race angus le sont à 90% et celles de race limousine à 70%. Les doses de Charolais sont quant à elles utilisées en race pure à hauteur de 60% des IA, de même et à des degrés divers pour les autres races allaitantes représentées.

Principales races de femelles inséminées

En 2021, 54 413 IAT ont été réalisées sur des femelles de races allaitantes et 779 843 IAT sur des femelles de races laitières, soit pour ces dernières, 88% des IAT effectuées par les éleveurs IPE. La figures 4 ci-dessous, présentela répartition des doses mises en place en fonction de la race des femelles.

  • Pour les races laitières, plus de 77% des IAT sont réalisées sur Prim’holstein. On retrouve les Montbéliardes au second rand, pour 9% des IAT. Les femelles croisées laitières, participent à plus de 5% des IAT sur femelles laitières.
  • Pour les races allaitantes, 68% des IAT sont réalisées sur des Charolaises (53%) et des Limousines (15%). Les femelles croisées et Blondes d’Aquitaine représentent respectivement 10% et 9% des IAT sur femelles allaitantes.

Pratique du croisement

On retrouve les mêmes proportions de croisement dans les élevages IPE, que chez ceux qui inséminent avec une EMP : 7% de croisement lait et 19% de croisement viande (+2% par rapport à 2020) pour les femelles de races laitières et 11% de croisement viande sur les femelles de races allaitantes.

Utilisation de la semences sexées

Les enregistrements d’inséminations en semence sexée sur la campagne 2021, représentent 11,7% des IA premières réalisées par les IPE. Ce taux est très proche du pourcentage d’IAP sexées observé au niveau national pour l’ensemble des inséminations (12,1%). De même pour les IA totales, le taux d’IA sexées pratiqué par les éleveurs-inséminateurs (9%) est voisin du taux national et même très légèrement supérieur (+0,3%).

Plus de détails sont apportés dans le document joint à l'article : Les chiffres clés de l'insémination par l'éleveur, campagne 2021

Localisation et activités des élevages IPE

La répartition sur le territoire des éleveurs IPE actifs est représentée sur la carte 1, "Effectifs d’élevages IPE actifs par département". Cette carte montre la part des IAP réalisées par les éleveurs IPE sur le total des IAP enregistrées, à l’échelle du canton et le nombre d’éleveurs IPE actifs présents sur le département.

La carte 2, "Activités inséminations IPE sur femelles de races laitières" et la carte 3, "Activités inséminations IPE sur femelles de races allaitantes", représentent l’activité insémination par type de femelle. On retrouve principalement des élevages IPE dans les départements où la densité d’élevages laitiers est forte et qui comptent également des troupeaux de grande taille, comme dans les régions des Pays de la Loire, de la Bretagne et du Nord de la France. Dans le centre de la France (Limousin, Centre, Auvergne-Rhône-Alpes et Bourgogne), l’activité par les IPE est présente, mais opérée par un nombre d’élevages moins important. La spécialisation de l’activité sur femelles laitières ou allaitantes apparaît nettement sur les cartes 2 et 3 où l’on observe des échelles de volumes d’activité qui varient de 1 à 10.

Les règles du jeu

Une plaquette éditée par l’Institut de l’Elevage en 2017 précise quelles sont les règles du jeu pour les éleveurs qui choisissent de réaliser les inséminations des femelles de leurs troupeaux par eux-mêmes.

Pour assurer la traçabilité de la semence des reproducteurs, la réglementation demande que les entreprises de mise en place déclarent les IA dans le SIG dans un délai de deux semaines et les éleveurs inséminant au sein de leur troupeau dans un délai d’un mois.

Plus de détails sur les délais d'enregistrements observés sont apportés dans le document joint à l'article : Les chiffres clés de l'insémination par l'éleveur, campagne 2021