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Marchés mondiaux des produits laitiers : Année 2021 - Perspectives 2022

Dossier Economie de l'Elevage n°530 - Mai 2022

Publié le par Groupe Economie du Bétail GEB (Institut de l'Elevage)
Circuits commerciaux Marchés Lait et viande Bovin lait
En 2021, la production laitière mondiale a été peu dynamique, malgré des marchés bien orientés et une demande internationale plutôt vigoureuse. Cette évolution découle d’une trajectoire contrastée dans les principaux bassins excédentaires : croissance modérée au 1er semestre suivie d’un fléchissement au 2nd semestre malgré la remontée du prix du lait, dans le sillage de celle des cours des ingrédients laitiers. Car dans le même temps, les producteurs laitiers ont subi une hausse des coûts de production qui les a plutôt incités à lever le pied, notamment aux États-Unis et dans l’UE-27.

Cette situation paradoxale découle du rebond de l’économie mondiale qui, après le trou d’air de 2020 pour raison sanitaire, a provoqué l’envolée des cours de l’énergie, des métaux puis des grains. Cette flambée des cours s’est répercutée dans un premier temps sur celui des coûts de production, puis dans un second temps sur celui des ingrédients laitiers.

En 2021, la demande mondiale en produits laitiers a été ferme principalement en Asie où, malgré la croissance de la production laitière et les difficultés logistiques dans les ports, la Chine a encore fortement accru ses importations qui absorbent désormais le quart des échanges internationaux de produits laitiers. En somme l’Asie est demeurée l’épicentre de la croissance de la production et de la demande mondiales en produits laitiers. En revanche, l’Afrique, malgré une démographie toujours forte et une production stationnaire, a plutôt moins importé de poudres de lait, devenues trop chères.

Au 1er semestre, les échanges mondiaux ont globalement progressé grâce à des disponibilités bien ajustées à la demande, tandis qu’au second, ils ont marqué le pas faute de disponibilités dans les bassins excédentaires.

Dans le détail, les échanges internationaux de beurre et de matière grasse anhydre ont reflué en 2021 - comme en 2020 - en raison de la demande toujours forte dans les bassins excédentaires de l’hémisphère Nord. Ceux d’ingrédients secs ont été plus dynamiques que ceux de fromages. En revanche, les échanges de laits infantiles en poudre ont fortement fléchi, surtout vers la Chine où la demande marque le pas et les fabrications nationales se substituent progressivement aux importations.

Les tendances 2021 se sont prolongées début 2022 et exacerbées depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, portant les cours des ingrédients et du prix du lait à des niveaux record. Pour autant la production laitière ne repart pas dans les grands bassins excédentaires, en premier lieu dans l’UE-27. La relative pénurie de produits laitiers devrait donc demeurer dans les prochains mois et les prix resteront alignés sur ceux des grains et de l’énergie, dans un contexte d’évolution très incertaine de l’économie mondiale à plus long terme.