Marchés mondiaux des produits laitiers (458-juin)
Désormais sous l'influence de l'Union européenne
2014 a mis en évidence, pour ceux qui en doutaient, le formidable potentiel laitier de l’Union européenne. À la veille de la suppression des quotas, les effets conjugués de très bons prix du lait au 1er semestre et de conditions climatiques très favorables ont dopé la production européenne. Les mêmes causes ont produit les mêmes effets aux États-Unis et en Nouvelle-Zélande. Ainsi, la croissance de la production laitière mondiale (+ 20 millions de tonnes de lait) a été exceptionnellement forte (+ 2,5% par rapport à 2013) grâce au dynamisme des trois exportateurs majeurs.
Le rebond de la production mondiale s’est répercuté sur les marchés des ingrédients laitiers, malgré une demande toujours bien orientée dans les pays émergents. La Chine, désormais le 1er importateur mondial, occupe une place centrale dans l’équilibre des marchés mondiaux. En 2014, elle a encore accru ses importations, mais ses achats ont été chaotiques. Après avoir bondi en début d’année, ils ont ensuite fortement reflué ce qui a provoqué une dégradation rapide des cours des ingrédients. De plus l’embargo russe imposé aux produits laitiers européens et états-uniens a fermé un débouché majeur, dans un contexte de ressources laitières très abondantes.
Sur l’année 2014, les échanges internationaux ont certes progressé, de 5% /2013 à 65 millions de tonnes équivalent lait, mais insuffisamment pour absorber le surplus d’ingrédients laitiers fabriqués. Les stocks de produits de report (poudres de lait et secondairement beurre) ont fortement gonflé au 2nd semestre 2014, notamment dans l’UE même si la dépréciation de l’euro a relancé les exportations en fin d’année.
Début 2015, le ralentissement de la collecte européenne a créé une bouffée d’oxygène sur les marchés d’autant plus que les échanges internationaux ont repris. Mais l’éclaircie semble de courte durée. Car la production laitière européenne semble repartir avec vigueur après un coup de frein pour limiter les dernières pénalités. Sauf si la demande internationale progressait plus vite que les disponibilités, stimulée par des prix des ingrédients laitiers suffisamment modérés pour doper la consommation dans les pays les moins avancés.