2014 : l'année économique caprine. Perspectives 2015 (455-mars)
Vers une reprise de la production
2014 a été une année de transition après une année 2013 dramatique durant laquelle la production avait chuté et provoqué une pénurie de fabrications. Après s’être stabilisée, la collecte a amorcé une légère reprise fin d’année : les éleveurs récupèrent progressivement d’une crise inédite dans sa longueur et son intensité. Leur situation économique s’est enfin améliorée grâce à la hausse du prix du lait et la légère baisse des charges alimentaires. Mais leurs revenus n’ont pas retrouvé les niveaux d’avant crise. L’embellie a certes ralenti les cessations laitières et réanimé les projets d’installation ou d’agrandissement. Néanmoins, les stigmates des mauvaises années sont encore prégnants dans certains élevages aux trésoreries toujours convalescentes. L’amélioration et la consolidation des résultats de l’élevage caprin doit se poursuivre pour assainir la situation financière des éleveurs et redonner de l’attractivité à la filière, au moment où le renouvellement des générations devient un défi majeur.
Du côté de l’aval, les transformateurs ont dû composer avec des disponibilités réduites. Les stocks de report au plus bas fin 2013 avaient alors pénalisé la consommation des ménages. La meilleure gestion de ceux-ci en 2014, en période de hausse saisonnière de collecte, et le recours aux importations ont finalement permis redresser les fabrications de fromages en cours d’année, et surtout de répartir les ventes de façon plus homogène sur l’année. Cette quasi-pénurie a surtout permis aux transformateurs d’obtenir des hausses dans les négociations avec la grande distribution et ainsi de poursuivre la revalorisation des fromages au lait de chèvre. Au final, la filière caprine a créé davantage de valeur avec moins de fabrications. Elle peut envisager l’avenir sous de meilleurs auspices et l’année 2015 devrait renouer avec la croissance. Le marché français des fromages de chèvre est mature mais dispose encore des marges de récupérations et les innovations peuvent trouver leur place, comme en témoigne le succès actuel de l’ultra-frais. De plus, les opportunités à l’export pourraient absorber des volumes supplémentaires. En 2015, une hausse modérée de la collecte devrait être facilement absorbée par le marché. L’enjeu des prochaines années sera d’ajuster au mieux les disponibilités (production plus importations) aux débouchés.