Dossier annuel Bovins viande - Année 2024 - Perspectives 2025
Dossier Economie de l'Elevage n°556 Janvier 2025
Un marché tendu en 2024
Des contextes météo et sanitaire difficiles.
La tendance baissière des volumes abattus a marqué une pause en 2024, dans un marché qui s’est retendu en cours d’année à cause du manque d’offre persistant sur le marché européen. Les abattages de gros bovins 2024 se sont maintenus au niveau de l’année précédente, rompant avec la chute de 2021 à 2023 (pour rappel, -8% en 2 ans). Les réformes laitières ont contribué à cette stabilité, alors que les réformes allaitantes ont continué de baisser, mais beaucoup moins qu’en 2023.
Les abattages de jeunes bovins de type viande ont été dynamiques, matérialisant la relocalisation de l’engraissement en France qui s’opère depuis quelques années.Les envois de broutards ont poursuivi leur repli, dans le sillage des années précédentes. En plus de la redirection des ventes vers les ateliers d’engraissement français, les expéditions souffrent du manque global de disponibilités. La baisse des naissances a été marquée sur toute l’année, bien supérieure à la décapitalisation. Aucune région française n’est épargnée par la MHE ou les FCO 8 et 3, qui entrainent des hausses de mortalité et baisses de fertilité.
Les évolutions des revenus des éleveurs de bovins viande ont été disparates. Les hausses de charges de structure ont souvent limité les bénéfices de la baisse des intrants. Les systèmes les plus herbagers ont davantage bénéficié de la conjoncture bovine porteuse, alors que les exploitations avec cultures ont souffert des baisses de rendements et des prix des céréales. Les revenus des naisseurs ont été portés par la conjoncture broutards encore plus dynamique que celle des bovins finis.
À l’échelle européenne, l’offre restreinte, une amélioration de la consommation et la forte demande pays tiers ont fait réagir les cours, en particulier au second semestre, comme en Allemagne, Italie ou Espagne. Cette conjoncture a été propice aux exportations françaises, qui ont rebondi après la forte baisse de 2023, sans recouvrir les niveaux de 2021 et 2022.
En 2025, les impacts sanitaires devraient se conjuguer à ceux de la décapitalisation persistante. Nos prévisions aboutissent à un repli de l’offre, aussi bien en maigre qu’en bovins finis. La meilleure tenue de la consommation se traduirait donc par davantage d’importations.
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