2017 : l'année économique viande bovine. Perspectives 2018 (485-janvier 2018)
Dossier Annuel Bovins Viande
2017 restera comme l’année des contrastes. D’un côté, la demande pour les mâles a fortement rebondi au Sud. Une demande très dynamique pour la viande bovine et les bovins maigres en Italie, en Espagne mais aussi en Turquie, en Israël… Jusqu’aux importations grecques qui sont fortement reparties à la hausse. D’un autre côté, les femelles allaitantes supplémentaires ont difficilement trouvé preneur en France. En conséquence, les prix des broutards et des jeunes bovins ont atteint en fin d’année des niveaux qu’on n’avait plus connu depuis 2013, tandis que ceux des vaches de type viande ont replongé aux très bas niveaux de 2011.
La décapitalisation allaitante en France s’est considérablement accélérée depuis mars 2017, déclenchée sans doute par des disponibilités fourragères insuffisantes, mais aussi par des trésoreries exsangues. Si les crises climatiques et laitières de 2016 ne se sont pas réitérées en 2017, leurs effets ont été durables. Du coup, l’offre de femelles de réforme a été importante tout au long de 2017, face à une demande française qui continuait de s’éroder et de s’orienter vers le haché. Les difficultés fourragères de l’hiver 2016-2017, le manque de trésorerie pour acheter des aliments, et aussi quelques problèmes sanitaires (FCO, parasitisme accru…) ont convergé dans une chute drastique des vêlages dans le cheptel allaitant depuis juin dernier. Cela se traduira par des disponibilités plus limitées de bovins maigres et de taurillons.
Les revenus des naisseurs, soutenus par les aides exceptionnelles de 2016, se sont juste maintenus en 2017, toujours à des niveaux modestes. Seuls les engraisseurs ont pleinement bénéficié de la hausse des prix des mâles et de meilleurs rendements en céréales. Pour 2018, en France, nous nous attendons à une poursuite de la décapitalisation allaitante et à de moindres disponibilités en mâles. La situation dépendra de la conjoncture laitière, toujours incertaine, mais aussi et surtout de la consommation intérieure, dont l’évolution tranche désormais avec celle de nos voisins. Les Etats Généraux de l’Alimentation vont-ils initier une dynamique vertueuse, gagnante-gagnante pour l’ensemble des acteurs de la filière ? C’est en tous cas à espérer !
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