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2017 : l'année économique caprine. Perspectives 2018 (487 - mars 2018)

Publié le par Groupe Economie du Bétail GEB (Institut de l'Elevage)
Marchés Lait et viande Caprin
Le rebond de la collecte en 2016 s’est enrayé début 2017, malgré des indicateurs économiques toujours au vert et des plans de développement des transformateurs pour répondre à un marché porteur pour les produits laitiers caprins. Les transformateurs ont ainsi eu recours à des importations record. L’équilibre du marché est toujours un défi en 2018, et le renouvellement des générations d’éleveurs reste l’enjeu majeur de ces prochaines années.

Si l’année caprine 2017 s’est révélée atypique en de nombreux points, c’est sans nul doute l’envolée des importations de lait de chèvre et de caillé congelé qui marque le plus. Elles ont permis aux transformateurs de reconstituer les stocks de report, au plus bas début 2017, et de pallier le manque de dynamisme de la collecte nationale face à une demande bien orientée notamment grâce au développement des ultra-frais à base de lait de chèvre.

 

Les éleveurs français ont certes bénéficié d’une conjoncture caprine plutôt favorable, mais les médiocres fourrages récoltés en 2016 ont pénalisé la production laitière de nombreux élevages.

 

Le repli de la collecte avait été entamé dès la fin d’année 2016 du fait des fourrages de moindre qualité récoltés au printemps 2016. Le déficit hydrique de l’hiver 2016/2017 puis l’arrivée tardive du printemps ont perturbé la collecte tout au long du 1er semestre. À partir de juillet, la collecte a cependant nettement redémarré, à tel point qu’elle a établi un nouveau record sur le dernier trimestre, approchant alors les 96 Ml.

 

Le difficile renouvellement des générations est une raison plus structurelle qui peut expliquer la reprise plutôt poussive de la production laitière, même si les principaux collecteurs font de l’installation une priorité.

 

Toutefois l’augmentation du cheptel constatée en fin d’année (mais avec un nombre d’exploitations toujours en baisse) laisse envisager une croissance de la collecte en 2018. Le marché des fromages de chèvre reste dynamique, comme celui des produits de diversification (laits conditionnés et ultra-frais), mais il reviendra aux opérateurs de la filière de trouver un équilibre pour l’approvisionnement des outils de transformation. En effet, alors que les stocks sont remontés à des niveaux élevés en fin d’année, les croissances connues en Espagne et aux Pays-Bas devraient se poursuivre en 2018.

 

Une fois encore, le pilotage de la ressource laitière devra donc être une priorité pour ne pas bouleverser tous les équilibres du marché intérieur, maintenir la bonne santé économique de la filière et ainsi d’en améliorer l’attractivité pour de nouveaux éleveurs.