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Statistiques des inséminations sur femelles laitières 2020 : le croisement viande

Bilan des inséminations animales bovines 2020

Publié le par Sandra Dominique (Institut de l'Elevage)
Choix des reproducteurs Reproduction Génomique Bovin lait Bovin viande
Les inséminations animales sur femelles laitières en croisement viande continuent de progresser cette année. 17% des 3 143 750 inséminations premières sur femelles laitières sont réalisées avec un taureau de race bouchère en 2020. Retrouvez dans cet article, et son document associé en fin de page, les statistiques nationales des inséminations en croisement viande sur femelles laitières.

Depuis 2015, le nombre d’inséminations premières (IAP) sur femelles laitières a diminué de -4,8%. Cette baisse est notamment due au recul du nombre de femelles laitières depuis plusieurs années ainsi qu’à la diminution du nombre d’élevages.

Au sein de cette baisse du nombre total d’IAP, on observe une évolution des choix des éleveurs sur le type de premières inséminations réalisées sur leurs femelles laitières. 

Le graphique ci-dessous présente l'évolution du nombre d'IAP par type de taureaux et l'évolution du taux d'IAP croisées viande :

Concernant l’évolution du croisement viande, trois périodes se distinguent :

  • Entre 2010 et 2014 l'utilisation du croisement viande est stable avec en moyenne 268 000 IAP par an
  • Entre 2014 et 2016, le croisement viande connait sa plus grande augmentation avec +131 000 IAP croisées viande en 2 ans pour attendre 408 000 IAP réalisées avec un taureau de race bouchère. Depuis l'année 2015, le taux d’IAP croisées viande dépasse les 10%.
  • À partir de 2016, la cadence de l'augmentation du nombre d'IAP croisées viande se ralentit. Le nombre d'IAP avec taureau allaitant sur femelles laitières continue d'augmenter mais plus doucement. En quatre ans, entre 2016 et 2020, on dénombre environ +140 000 IAP.

Quelques données issues du document associé :

A l’échelle nationale, toutes races confondues, 17% des IAP sur femelles laitières ont été réalisées en croisement viande. Certaines races sont plus utilisatrices des IA croisées viande dès la première insémination. Les génisses représentent 7% des femelles inséminées en IAP avec une dose de taureau allaitant, 83% sont des vaches.

Le taux d'IAP croisées viande sur génisses laitières est de 4%. Le taux d'IAP croisées viande sur vaches laitières est de 22%.

Répartition géographique des IAP croisées viande sur femelles laitières en France en 2020

Des départements se distinguent par une forte utilisation du croisement viande dès la première IA. On peut citer notamment les départements de la Haute-Loire (59% des IAP) et du Rhône (53%) dans le Centre-Est de la France, du Tarn (28%) et de la Lozère (61%) dans le Sud, ainsi que le Territoire de Belfort (31%) en Bourgogne-Franche-Comté.

Les femelles supports des IAP croisées viande

Sur l’ensemble des IAP, 55% des femelles sont de race Prim’Holstein, 30% de race Montbéliarde, 7% des femelles laitières croisées et 4% des Normandes. Cette répartition des races de femelles n’a pas toujours été identique. En effet, avant 2015 et l’engouement croissant pour le croisement viande, les femelles les plus inséminées dès la première IA étaient des femelles de race Montbéliarde.

Les différentes races de taureaux utilisées en croisement viande

Selon la région où l’on se place, une même race de femelle n’est pas inséminée préférentiellement avec la même race de taureau. Si par exemple, à l’échelle nationale, les femelles Prim’Holsetin sont inséminées en croisement viande à hauteur de 60% avec des doses de taureaux Blanc Bleu, les femelles de cette même race en Auvergne-Rhône ne sont inséminées qu’à hauteur de 35% avec cette race de taureau au profit d’autres races, notamment des taureaux Charolais dans cette région.

En plus de la région d’élevage, le choix de la race du taureau est influencée par la parité des femelles. On retrouve une proportion importante d’utilisation de taureaux de race Limousine sur les génisses tandis que leur utilisation est plutôt modeste chez les vaches qui sont inséminées préférentiellement avec des taureaux Blanc Bleu et Charolais.

Résultats des taux de non-retour 18-90 jours chez les femelles laitières en croisement viande

Toutes races laitières confondues, le TNR18-90j moyen des génisses est de 74% et le TNR18-90j moyen des vaches est de 61% sur des IAP croisées viande.

Les génisses laitières inséminées avec un taureau de race bouchère présentent un TNR18-90j moyen de +13% par rapport aux vaches.

Quelle est la suite donnée à une IAP croisée viande ?

En IA de rang n°2, si la première insémination a été faite avec un taureau allaitant, 62% des femelles n'ont pas d'IA de retour et 35% sont de nouveau inséminées en croisement viande. Cela laisse peu de place à un retour en IA en race pure ou en croisement laitier. Si une femelle est inséminée avec un taureau allaitant dès son IAP, cela signifie que la descendance de cette femelle ne souhaite pas être gardée. Hormis un changement de stratégie soudain, les pourcentages indiqués précédemment sont donc logiques.

Quand les taureaux allaitants sont utilisés pour les inséminations de retour

Sur les 5 900 000 inséminations totales (IAT) sur femelles laitières en 2020, 1 397 998 ont été faites en croisement avec un taureau allaitant (24%).

Sur ces 1 397 998 IAT croisées viande, 547 344 sont des inséminations premières. Ainsi, 40% de l’activité insémination en croisement viande correspond à des IAP. La majorité de l’activité des inséminations croisées viande (60%) concernent donc des inséminations de retour (rang d’IA >1).

Chez les vaches, la plus forte augmentation du taux d’IA de retour en croisement viande est visible entre les rangs d’IA n°3 et n°4 tandis que chez les génisses nous ne voyons pas de rang spécifique à partir duquel la proportion d’IA croisées augmente significativement.

Les différentes stratégies d’utilisation des doses des taureaux allaitants

Si l'on se place désormais du point de vue "taureau", quelle place prend le croisement viande dans la répartition de leurs doses ?

Le graphique ci-dessous présente la proportion d'inséminations totales utililsées sur femelles laitières (en bleu) et sur femelles allaitantes (en rouge) en fonction de la race du taureau.

On constate alors 3 stratégies d’utilisation :

  • Les races Blanc Bleu, Inra95, Angus et Hereford présente un taux d’utilisation supérieur à 78% de l’ensemble des IA réalisées sur femelles laitières
  • Les races Charolaise et Limousine ont une utilisation partagée à moitié entre leurs doses sur femelles laitières et sur femelles allaitantes à hauteur de 45-55% d’utilisation sur chaque type de femelle
  • Les autres races qui ont une utilisation majoritaire de leurs doses sur des femelles de type allaitant.

Le nombre d’IAT croisées viande sur femelles laitières ne cesse d’augmenter depuis plusieurs années. Cela est permis par la progression d’activité des races comme la Blanc Bleu Belge et l’Inra95 qui croient leur volume d’IA. Toutefois, les volumes de doses des taureaux de race Charolaise et Limousine sont restés constants malgré la progression d’autres races. Ainsi nous pouvons supposer que les races émergentes en croisement viande telles que la Blanc Bleu Belge ou l’Inra95 n’ont pas remplacé des croisements déjà existants avec les races historiques, mais ont permis un élargissement du nombre de femelles concernées par ce type d’insémination.

Pays d’importation des doses des taureaux utilisés en croisement viande

56% des IAP crroisées viande sont issues de taureaux des programmes de sélection français et 44% de semences importées.

Parmi ces doses importées, la Belgique est le plus gros fournisseur de doses étrangères, notamment avec des doses de taureaux Blanc Bleu. 

Retrouvez plus de détails et de graphiques dans le document associé