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Statistiques des inséminations sur femelles laitières : le croisement laitier, campagne 2022

Bilan des inséminations animales bovines 2022

Publié le
Choix des reproducteurs Reproduction Bovin lait
La stabilisation du nombre d'inséminations premières en croisement laitier observée depuis plusieurs années se confirme. Elles représentent 6% des 3 034 249 inséminations premières réalisées sur femelles laitières sur la campagne 2022. Retrouvez dans cet article, et son document associé en fin de page, les statistiques nationales des inséminations en croisement laitier sur femelles laitières.

Le volume d'inséminations en croisement laitier et son évolution

Parmi les inséminations sur femelles laitières par un taureau enregistré en monte publique, que ce soit en insémination première (IAP) ou sur les inséminations totales (IAT), les IA en croisement laitier représentent 6% des inséminations. Cela correspond à la proportion d’IA croisées lait observée sur la campagne précédente.

IA sur femelles laitières Nb IA totales Nb IA croisées lait % IA croisées lait
Inséminations animales totales 5 666 573 346 217 6,1%
Inséminations animales premières 3 034 249 186 557 6,1%

 

On ne constate pas d’insémination préférentielle de génisse ou vache en croisement laitier : pour chaque statut de femelle on retrouve 6% des inséminations premières en croisement laitier.

On observe depuis plusieurs années une baisse progressive du nombre d’inséminations totales sur femelles laitières, en lien notamment avec la décapitalisation du cheptel laitier français.

Le nombre d’inséminations en croisement laitier a une tendance à la hausse jusqu’en 2018-2019, campagne où le nombre d’IAT croisées lait est le plus important avec environ 377 000 doses mises en place. Une augmentation des volumes de croisement laitier et une baisse du nombre d’IA totales entraînent une hausse progressive de la proportion d’IA en croisement laitier sur femelles laitières jusqu’en 2018-2019.

A partir de la campagne 2019, on constate une accélération de la baisse du nombre d’IA totales sur femelles laitières : -8% entre la campagne 2019 et 2022. Malgré une popularité croissance, le croisement laitier ne peut rivaliser avec la baisse globale de l’insémination. Sur la même période, le volume d’IA croisées lait baisse aussi de -8%. Ainsi, le volume de croisement laitier baisse mais la proportion se maintient.

La carte ci-dessus met en avant les bassins laitiers par la densité des inséminations réalisées sur femelles laitières parmi toutes les inséminations premières mises en place par canton (dégradé bleu) ainsi que l’évolution de la proportion des IAP en croisement laitier par département depuis la campagne 2017 (flèches de couleur).

Le volume d’inséminations en croisement laitier est important dans les zones où le nombre de femelles laitières est élevé, comme dans le Grand-Ouest et le Nord. Le croisement laitier est aussi présent, avec un volume plus réduit, dans l’est de la France.

Il est marquant, dans le Grand Ouest et le nord de la France, de voir que ce sont les régions où le volume actuel d’IAP croisées lait est le plus fort, mais que l’évolution depuis les 5 dernières années est plutôt stable. Les régions de l’est de la France et d’Auvergne présentent quant à elles des volumes plus modestes mais une augmentation marquée de la proportion d’IAP croisées lait sur les 5 dernières années.

Les valeurs des pourcentages sont fortes, mais cela concerne des volumes d’inséminations finalement faibles.

Qui sont les élevages qui font du croisement laitier ?

Plus de la moitié (53%) des cheptels réalisant au moins 10 IAP sur femelles laitières (36 995 élevages) ont utilisé au moins une fois de la semence d’un taureau d’une autre race que leurs femelles. On comptabilise environ 400 troupeaux en France dont l’intégralité des IAP sont réalisées en croisement laitier (1% des troupeaux laitiers à plus de 10 IAP lait). Peu d’éleveurs réalisent plus de la moitié de leurs inséminations laitières en croisement laitier. On observe plus souvent des croisements laitiers sur quelques femelles du cheptel.

D’après ces chiffres, on peut supposer que le croisement laitier est une pratique qui intrigue les éleveurs laitiers : nombreux sont ceux qui s’essayent à la pratique sur quelques femelles de leurs troupeaux, mais très peu d’entre eux se sont engagés entièrement dans une stratégie de croisement sur l’intégralité de leur troupeau.

Sur quelles races de femelles sont mises en place des inséminations premières croisées lait ?

Entre la campagne 2013 et 2022, on observe une hausse de 27% du nombre d’IAP croisées lait en France. Une augmentation importante annuelle est observée jusqu’en 2018. A partir de cette campagne, la dynamique de l’évolution des IAP croisées lait se stabilise. On observe depuis un volume assez constant avec environ 185 000 IAP croisées lait par an.

Parmi les IAP croisées lait mises en place, on observe une évolution de la répartition des races de femelles inséminées. Les femelles croisées laitières (code race=39) ont toujours représenté la majorité des femelles inséminées. Entre 2013 et 2018, période où le dynamisme du croisement laitier est fort, le volume d’IAP croisées sur femelles Prim’Hosltein augmente fortement jusqu’à représenter 25% des femelles inséminées en croisement laitier en 2018. Durant cette période, les volumes sur femelles croisées sont plutôt stables. Depuis 2018, avec des volumes globaux qui se sont stabilisés, le nombre d’IAP croisées lait sur Prim’Hosletin diminue pour laisser plus de place aux femelles croisées qui voient leur volume augmenter.

Avec ces observations, on peut émettre l’hypothèse qu’il y a eu une période de conversion de troupeaux Prim’holstein vers des troupeaux croisés et qu’au sein de ces troupeaux aujourd’hui, les Prim’holstein initialement présentes ont laissé place aux femelles croisées.

Le volume de croisement laitier sur femelles Montbéliardes est particulièrement stable au cours des années. Toutefois, les femelles Normande et Pie-rouge sont de moins en moins sujettes au croisement laitier en IAP.

Quelle part d'activité des taureaux laitier représente le croisement laitier ?

Les différentes races de taureaux laitiers ne sont pas utilisées avec la même intensité en croisement laitier. La proportion des doses des taureaux de races Prim’holstein, Montbéliarde, Normande, Abondance et Tarentaise utilisés sur des femelles laitières d’autres races est faible (<=10%). A côté de cela, entre 35% et 40% des doses des taureaux de race Brune, Simmental et Jersiaise sont réalisées sur des femelles d’autres races laitières.

Sur la majorité des races de taureaux réalisant plus de 20 000 inséminations, les inséminations en croisement laitier sont réparties de manière équitable entre IA première et IA de retour.

Une autre répartition est visible pour les races de taureaux réalisant peu d’inséminations, des races à plus faibles effectifs et régionales. On observe une proportion plus forte des doses en croisement laitier : entre 50% et presque 80% de l’ensemble de leurs doses sur femelles laitières. Mais la répartition au sein de celles-ci est différente : il y a une proportion bien plus forte d’IA de retour que d’IA premières. Parmi les troupeaux de race laitière, comme la Montbéliarde, on observe l’utilisation, à la suite d’un échec d’insémination d’une dose avec un taureau de la race régionale. Cette stratégie est visible avec les taureaux de race Vosgienne sur des femelles Montbéliardes dans l’est de la France mais aussi avec des taureaux de race Ferrandaise dans la région du Puy-de-Dôme.

Quels sont les croisements entre races les plus courants ?

Le croisement entre femelles croisées et taureaux Prim’holstein est le plus populaire (35%). Les taureaux Montbéliards connaissent aussi une grande popularité à la fois sur femelles croisées (10%) et sur femelles Prim’holstein (7%). On note que 41% des IAP croisées lait sont réalisées sous diverses races supports (+1%/2021).

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