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Focus sur l'activité IPE en 2022

Les chiffres de l'insémination par l'éleveur en 2022

Publié le par Sandra Dominique (Institut de l'Elevage), Denis Faradji (Institut de l'Elevage)
Choix des reproducteurs Evaluations et index Reproduction Bovin lait Bovin viande
Avec plus de 880 000 doses mises en place sur la campagne d'inséminations 2022, la pratique de l'insémination par l'éleveur continue de se développer. Cette pratique est présente sur tout le territoire et représente près de 14% de l'activité insémination totale. L'insémination par l'éleveur concerne majoritairement les élevages laitiers des zones de forte densité et particulièrement les élevages de tailles importantes qui réalisent plus de 100 inséminations premières durant leur campagne de reproduction.

Activité et évolution des inséminations par l'Eleveur

Durant la campagne 2022, 882 045 inséminations ont été réalisées par les éleveurs inséminateurs. Cette activité représente 14% de l'ensemble des IA totales (IAT) mises en place en France. La part d'inséminations totales IPE a augmenté de 1,1% par rapport à la campagne 2021.

On dénombre 15% d'inséminations sur femelles laitières en IPE contre 8% chez les femelles allaitantes (figure1)

On constate que parmi les inséminations IPE, la majorité (94 %) est réalisée sur des femelles laitières. La forte évolution des inséminations IPE est dû au volume réalisé sur femelles laitières. En 10 ans, le nombre d'inséminations totales IPE sur femelles laitières a presque triplé (x 2.9). Entre 2018 et 2021, l'augmentation du nombre d'IAT IPE oscillait autour de +8% par an. La campagne 2022 montre une évolution de 6% par rapport à la campagne précédente. (figure 2 : Evolution de la proportion d'IAT IPE par campagne)

L'insémination par l'éleveur gagne du terrain au fil du temps.

Le volume d'IPE chez les femelles allaitantes est faible mais la progression sur 10 ans est aussi importante (x 2.1). Si chez les femelles laitières l'augmentation est relativement constante, chez les allaitantes les évolutions d'une année sur l'autre fluctuent. La dernière campagne 2022 a connu une augmentation de 3% par rapport à la campagne précédente.

 

Typologie des élevages utilisant l'insémination par l'Eleveur

Élevages avec femelles Laitières inséminées en IPE

Au cours de la campagne 2022, les inséminations sur femelles laitières ont été enregistrées dans 55 049 élevages. C'est 2 189 élevages de moins qu'en 2021. Parmi ces élevages, 5 198 ont enregistré des inséminations IPE (+ 257 élevages / 2021). Sur les 10 dernières années, l'augmentation moyenne du nombre d'élevages qui enregistrent des IA IPE est de 270 élevages par an. Les élevages avec IA IPE représentent 9.4% des élevages qui pratiquent l'insémination sur femelles laitières en 2022.

Pour 64% des élevages avec IPE sur femelles laitières, la pratique de l'IPE est exclusive. La majorité des éleveurs qui réalisent des IPE ne font donc plus appel à l'entreprise de mise en place (EMP). Quelques éleveurs (20%) appellent encore l'inséminateur pour quelques-unes de leurs inséminations (week-end, période de l'année, types de femelles, ...). Enfin, seuls 9% des éleveurs réalisent moins de la moitié de leurs inséminations en IPE. On peut émettre l'hypothèse que ce sont des élevages en cours de transition vers l'IPE ou que c'est un choix de l'éleveur d'inséminer que quelques femelles de cette façon, par rapport à l'organisation du travail par exemple.

La part de l'activité IPE est représentée sur la carte 1 : Activité IAP IPE sur femelles laitières. Le fond de carte indique la proportion des IAP IPE par rapport au total d'IAP enregistrées au niveau du canton, les figures indiquent le nombre d'IAP IPE enregistrées à l'échelle du département.

La carte 2 : Evolution du nombre d'éleveurs IPE sur femelles laitières, indique l'évolution du nombre d'éleveurs qui enregistrent des inséminations par l'éleveur par rapport à la campagne 2021.

 

Élevage avec femelles allaitantes inséminées en IPE

Au cours de la campagne 2022, les inséminations sur femelles allaitantes ont été enregistrées dans 36 269 élevages. C'est 1 299 élevages de moins qu'en 2021. Parmi ces élevages, 2 097 ont enregistré des inséminations IPE (+ 90 élevages / 2021). Sur les 10 dernières années, l'augmentation moyenne du nombre d'élevage qui enregistrent des IA IPE est de 109 élevages par an. Les élevages avec IA IPE représentent 5.8% des élevages qui pratiquent l'insémination sur femelles allaitantes.

Pour 84% des élevages avec IPE sur femelles allaitantes, la pratique de l'IPE est exclusive. La majorité des éleveurs qui réalisent des IPE ne font donc plus appel à l'entreprise de mise en place (EMP). Le reste des élevages se partagent sur les autres catégories. Le fait que la proportion d'élevages allaitants avec une stratégie de vêlages groupés soit plus forte que chez les laitiers peut expliquer ce pourcentage plus élevé d'éleveurs 100% IPE chez les allaitants : inséminations groupées sur une période courte, organisation du travail...

La part de l'activité IPE est représentée sur la carte 3 : Activité IAP IPE sur femelles allaitantes. Le fond de carte indique la proportion des IAP IPE par rapport au total d'IAP enregistrées au niveau du canton, les figures indiquent le nombre total d'IAP IPE enregistrées à l'échelle du département.

La carte 4 : Evolution du nombre d'éleveurs IPE sur femelles allaitantes, indique l'évolution du nombre d'éleveurs qui enregistrent des inséminations par l'éleveur par rapport à la campagne 2021.

Comparaison de l'activité des Entreprises de Mise en Place et des Eleveurs Inséminateurs

Par rapport à la campagne 2021, le nombre d'IAT mises en place par une EMP a baissé de 4% cette année contrairement aux IA IPE qui ont augmenté de 6%. (tableau 1 : Ecart activité EMP - IPE / campagne 2021). La grande majorité des inséminations IPE se font sur femelles laitières. L'évolution au sein du territoire est marquée sur les zones de fortes densités d'élevages laitiers, où malgré des proportions déjà hautes d'IA IPE, celles-ci semblent poursuivre encore leur croissance. Chez les femelles allaitantes, les évolutions sont moins marquées et les zones où la proportion d'IA IPE est déjà forte ne semblent pas continuer d'augmenter. Mais attention, ces évolutions doivent aussi être mises en perspective de la baisse continue du cheptel français.

Part de l'activité sur Races de femelles laitières

La répartition des races de femelles inséminées par EMP ou IPE est légèrement différente (figure 3). La part représentée par les Prim'holstein est plus forte chez les IPE tandis que la proportion de Montbéliarde et de Normande est divisée par 2. Parmi les races de femelles laitières, celles utilisant le plus l'IPE en proportion sont : JERSIAISE avec 25% de ses inséminations en IPE, BRUNE (18%) et CROISEE (17%).

Part de l'activité sur Races de femelles allaitantes

La répartition des races de femelles allaitantes inséminées par EMP ou IPE est légèrement différente (figure 4). La part représentée par les Charolaise est plus forte chez les IPE tandis que la proportion de Blonde d'Aquitaine est divisée par 2. Les femelles Blanc bleu font leur apparition dans le graphique des races de femelles inséminées en IPE. Les volumes restent toutefois faibles. Parmi les races de femelles allaitantes, celles utilisant le plus l'IPE en proportion sont : ANGUS avec 19% de ses inséminations en IPE, BLANC BLEU (18%) et PARTHENAISE (11%).

Les règles du jeu

Une plaquette éditée par l’Institut de l’Elevage en 2017 précise quelles sont les règles du jeu pour les éleveurs qui choisissent de réaliser les inséminations des femelles de leurs troupeaux par eux-mêmes.

Pour assurer la traçabilité de la semence des reproducteurs, la réglementation demande que les entreprises de mise en place déclarent les IA dans le SIG dans un délai de deux semaines et les éleveurs inséminant au sein de leur troupeau dans un délai d’un mois.

Plus de détails sur les délais d'enregistrements observés sont apportés dans le document joint à l'article : Les chiffres clés de l'insémination par l'éleveur, campagne 2022