Nouvelle-Zélande : entre plafonnement de la production laitière et contraintes environnementales (Dossier Economie de l'Elevage n° 543 Octobre 2023)
Dossier Economie de l'Elevage n° 543 Octobre 2023
La production de lait en Nouvelle-Zélande s’est fortement développée entre les années 1990 et 2015 avant de se stabiliser à 22,5 Mt en 2020-21, un niveau proche des 24 Mt en France. Le pays n’est pas aussi peuplé, avec ses 5,2 millions d’habitants. Aussi, 92% de la production est exportée. La Nouvelle-Zélande est donc le 2ème exportateur de produits laitiers (22% en équivalent lait des exports mondiaux) d’où son importance sur la scène laitière et son influence sur les prix du lait en France derrière l’Union européenne.
Le secteur laitier est clé dans l’économie néo-zélandaise : il représente 1,3% des emplois (avec environ 49 000 personnes dont la moitié d’éleveurs), 3,1% du PIB et 35% des exports nationaux en valeur (15,3 milliards d’euros en 2022)*. La crise covid-19 a fait prendre conscience à tout un pays, citoyens et politiques, de l’importance du secteur agricole et en particulier de la filière laitière, d’autant plus que la manne financière du tourisme a souffert. Cette crise a mis aussi en lumière l’incroyable dépendance du secteur au débouché chinois, devenu capital mais sensible aux évènements sanitaires, économiques et géopolitiques.
Néanmoins, le regard de la société envers l’élevage laitier a changé et les urbains interrogent de plus en plus l’impact environnemental de cet élevage (eutrophisation des cours d’eau, pollution, gaz à effet de serre, bien-être animal). Par ailleurs, pour exporter, la Nouvelle-Zélande doit conserver son image « Clean and Green » et impose donc de plus en plus de normes environnementales à ses éleveurs.
Celles-ci limitent fortement depuis quelques années l’expansion laitière tant en termes de surfaces comme qu’en nombre de vaches. La production laitière semble donc avoir atteint un plafond tandis qu’elle est rattrapée sur le plan fourrager par la variabilité climatique.